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TPIR : 30 ans de prison pour génocide à l'encontre d'un ancien haut fonctionnaire

TPIR : 30 ans de prison pour génocide à l'encontre d'un ancien haut fonctionnaire

Callixte Kalimanzira (droite)
Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a prononcé, lundi, une peine de 30 ans de réclusion à l'encontre de l'ancien directeur de cabinet au ministère de l'Intérieur, durant le génocide de 1994, Callixte Kalimanzira.

L'ancien haut fonctionnaire arrêté en 2005 a été reconnu coupable de génocide et d'incitation directe et publique à commettre le génocide. Il a été condamné pour des massacres de Tutsi dans la préfecture de Butare, notamment sur la colline de Kabuye. Le jugement précise qu'il n'a pas tué personnellement, mais a encouragé les Tutsi à "se rassembler sur la colline de Kabuye alors qu'il savait qu'ils y seraient tués par milliers".

"Le 23 avril 1994, Kalimanzira est venu à Kabuye avec des soldats et des policiers. Les réfugiés tutsi avaient jusque-là repoussé les attaques au moyen de bâtons et de pierres, mais ils ne pouvaient pas résister aux balles", a indiqué, au cours de l'audience, le juge Byron.

La condamnation de Callixte Kalimanzira porte à 38 le nombre de verdicts rendus par le tribunal international concernant le génocide qui avait fait 800.000 morts au sein de la minorité tutsie, au Rwanda.

C'est le 8 novembre 1994 que le TPIR a été mis en place par le Conseil de sécurité des Nations unies afin de juger les personnes responsables d'actes de génocide et d'autres violations graves du droit international humanitaire commis sur le territoire du Rwanda, ou par des citoyens rwandais sur le territoire d'États voisins, entre le 1er janvier et le 31 décembre 1994.

En présentant début juin, au Conseil de sécurité, l'état d'avancement des travaux du TPIR et du Tribunal pénal international de l'ex-Yougoslavie (TPIY), les présidents et procureurs des deux tribunaux avaient fait valoir que le calendrier qui leur avait été imposé n'était pas réaliste. Fermer le Tribunal sans avoir procédé à l'arrestation ou au transfert des fugitifs fait courir le danger réel de maintenir un sentiment d'impunité qu'il sera difficile d'éliminer, avait notamment déclaré Hassan Bubacar Jallow, le Procureur du TPIR.