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L'ONU revoit à la baisse ses prévisions pour l'économie mondiale en 2009

L'ONU revoit à la baisse ses prévisions pour l'économie mondiale en 2009

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Les Nations Unies ont revu à la baisse leurs prévisions économiques pour 2009, estimant que l'économie mondiale devrait baisser de 2,6% cette année, contre -0,5% selon l'estimation de janvier, a déclaré mercredi le directeur de la Division de l'analyse des politiques de développement du Département des affaires économiques et sociales (DESA), Rob Vos.

Les pays en développement sont les plus directement touchés par cette récession, et, même si les politiques adoptées pour répondre aux effets de cette crise portaient leurs fruits, une reprise modérée ne serait envisageable qu'à partir de 2010, a ajouté M. Vos lors d'une conférence de presse au cours de laquelle a été présentée l'édition 2009 du rapport annuel intitulé Situation et perspectives de l'économie mondiale.

D'après les études menées par le DESA, le revenu mondial moyen par habitant devrait baisser de 3,7% en 2009. Une soixantaine de pays en développement (sur les 107 pour lesquels des données étaient disponibles) vont probablement voir leur revenu par habitant diminuer cette année. Seuls sept pays –alors qu'ils étaient 69 en 2007 et 51 en 2008– enregistreront, cette année, une progression de 3% de leur produit intérieur brut (PIB) par habitant, ce qui est considéré comme le seuil minimum de croissance pour pouvoir réduire significativement la pauvreté.

Toutefois, si une croissance modeste du produit intérieur brut n'est pas exclue l'an prochain, les auteurs du rapport soulignent qu'une récession mondiale de longue durée est tout à fait possible si le cycle vicieux entre déstabilisation financière et réduction du pouvoir d'achat se perpétue et si des politiques mondiales ne sont pas mises au point de manière concertée, a averti Rob Vos.

Interrogé sur la politique économique du Présidentaméricain Barack Obama et sur la capacité des États-Unis à aider les pays en développement, M. Vos a répondu que l'action d'un seul pays ne suffirait pas à faire la différence, et que seule une réponse coordonnée de la communauté internationale serait en mesure de redresser l'économie mondiale. Ce point de vue de M. Vos a été appuyé par le Sous-Secrétaire général aux affaires économiques et sociales, Jomo Kwame Sundaram, qui prenait également part à la conférence de presse.

Des mesures sans précédent ont déjà été prises sur les plans monétaires, financiers et fiscaux, pour stabiliser les marchés et relancer la croissance économique, est-il relevé dans le rapport, dont les auteurs mettent cependant en garde contre les risques réels que présenterait une crise de longue durée pour la sécurité et la stabilité mondiales. « Les ressources promises par le G-20, bien que significatives, sont insuffisantes pour donner aux pays en développement les moyens de stimuler leurs économies et d'en aligner les efforts de croissance sur leurs priorités de développement », souligne le rapport.

M. Vos a précisé que les mesures d'incitation macroéconomique prises unilatéralement par des gouvernements nationaux créaient des déséquilibres au niveau mondial, puisqu'elles ne concernent, à 80%, que les pays développés. Dans le cadre d'une réponse mieux coordonnée, des stimuli macroéconomiques d'un montant d'environ 500 milliards de dollars devraient être mis à disposition des pays en développement, a-t-il souligné.

Le rapport prédit que si de telles politiques de financement du développement étaient mises en œuvre, l'économie mondiale devrait amorcer son redressement à raison d'un taux de croissance annuel moyen de 4% à 5% entre les années 2010 et 2015, qui serait soutenu par un taux de croissance robuste de 7% par an dans les pays en développement. Si la réponse appropriée qui est recommandée n'était pas apportée à la situation actuelle, ces mêmes pays ne bénéficieraient que de performances très inférieures basées sur un taux de croissance qui n'atteindrait que la moitié de celui cité plus haut.