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Le Tribunal pour le Cambodge ouvre son premier procès

Le Tribunal pour le Cambodge ouvre son premier procès

Kaing Guek Eav, alias "Duch"
Près de trente ans après le génocide perpétré par les ’Khmers rouge’ au Cambodge se sont ouvertes les audiences préliminaires de la première affaire soumise au tribunal spécial appuyé par l’ONU.

Près de trente ans après le génocide perpétré par les 'Khmers rouge' au Cambodge se sont ouvertes mardi les audiences préliminaires de la première affaire soumise au tribunal spécial appuyé par l'ONU.

Les Chambres extraordinaires auprès des tribunaux cambodgiens, un tribunal hybride qui rassemble la justice cambodgienne et un soutien de l'ONU, commencent en effet mardi le procès de Kain Guek Eav, aussi connu sous le nom de « Duch ».

Le 8 août dernier, les juges des Chambres extraordinaires ont inculpé l'accusé pour les crimes commis au centre de détention S-21, aussi connu sous le nom de Toul Sleng, entre 1975 et 1979.

Kain Guek Eav est accusé de crimes contre l'humanité et de graves violations des conventions de Genève de 1949, outre les crimes d'homicide et de torture aux termes du droit cambodgien.

Selon la presse, on estime que près de 15.000 personnes seraient passées par le centre S-21 pour y être torturées puis exécutées, sous les ordres de 'Duch', l'exécuteur du régime Khmer rouge dont l'idéologie communiste était de faire table rase du passé et de toute influence « intellectuelle », au prix de la mort de plus du tiers de la population cambodgienne, quelque 1,7 million personnes, en quatre ans.

« Le peuple cambodgien a attendu ce jour pendant 30 ans, pour que justice soit faite pour les souffrances dans lesquelles plus d'un tiers de la population a péri », a déclaré le directeur administratif par intérim des Chambres extraordinaires, Tony Kranh.

Les audiences préliminaires permettront d'entendre les charges accumulées contre l'accusé. Le procès lui-même commencera à une date non encore déterminée. L'audience de ce mardi a aussi permis d'examiner la recevabilité des parties civiles ainsi que les mesures prises pour leur protection.

Les Chambres extraordinaires avaient été créées en 2003 aux termes d'un accord entre les Nations Unies et le Cambodge, en tant que tribunal indépendant.

Il est constitué de personnel international et cambodgien. Son mandat est de juger les principaux dirigeants et les auteurs des crimes les plus graves aux termes du droit cambodgien et international commis durant le régime Khmer Rouge, du 17 avril 1975 au 6 janvier 1979.