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Zimbabwe : Navi Pillay réclame la restauration de l’Etat de droit

Zimbabwe : Navi Pillay réclame la restauration de l’Etat de droit

Le Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay.
La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, a souhaité jeudi que le nouveau gouvernement d’unité nationale au Zimbabwe s’efforce immédiatement de restaurer l’Etat de droit et a réitéré son inquiétude concernant les disparitions de responsables de l’opposition, l’utilisation de la torture pour obtenir de faux aveux et les infractions à indépendance du système judicaire.

La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a souhaité jeudi que le nouveau gouvernement d'unité nationale au Zimbabwe s'efforce immédiatement de restaurer l'Etat de droit et a réitéré son inquiétude concernant les disparitions de responsables de l'opposition, l'utilisation de la torture pour obtenir de faux aveux et les infractions à indépendance du système judicaire.

« Le long et laborieux processus pour parvenir à un accord politique a été marqué par de sérieuses violations des droits de l'homme et a causé d'énormes dommages à l'état de droit au Zimbabwe », dit Mme Pillay dans un communiqué. « Tous les regards seront posés sur le nouveau gouvernement pour voir s'il peut réparer ces dommages. »

« La tendance aux disparitions forcées et aux arrestations illégales au cours des derniers mois – pour lesquelles le gouvernement a reconnu en partie sa responsabilité – a propagé la peur parmi les responsables de l'opposition et leurs partisans, ainsi que parmi les militants des droits de l'homme et les média indépendants », a-t-elle déclaré, ajoutant que « dans les cas où les accusés sont traduits ensuite en justice, la police échoue souvent à faire respecter les décisions judiciaires. »

Navi Pillay a noté que dans les cas de l'activiste humanitaire Jestina Mukoko et du journaliste Shadreck Anderson Manyere, ainsi que des membres de l'opposition, une pression excessive a été exercée sur le système judiciaire pour les garder en détention.

Elle a aussi exprimé ses inquiétudes concernant la politisation de la police et son incapacité à mener des enquêtes crédibles et à arrêter les individus soupçonnés d'avoir commis de sérieuses violations des droits de l'homme lors des violences électorales en juin et juillet derniers. Ces violations incluent des centaines de cas présumés d'exécutions sommaires, de tortures et violences sexuelles, dont des viols, et dont la grande majorité auraient été commis par des partisans du Zanu-PF. « Le gouvernement de Zimbabwe a pour responsabilité première de faire en sorte que ces victimes obtiennent justice », a-t-elle déclaré.

La Haut commissaire des Nations Unies a aussi révélé qu'elle avait à plusieurs reprises demandé au gouvernement du Zimbabwe de se rendre dans le pays, et qu'elle avait reçu des signaux positifs lors d'une récente réunion avec de hauts responsables du gouvernement présents au sommet de l'Union africaine la semaine dernière à Addis Abeba. Elle attend cependant toujours une invitation officielle pour effectuer cette visite.