Crise : Des experts recommandent des programmes massifs de relance économique
Des programmes de relance économique massifs, coordonnés et rapides sont nécessaires pour contrecarrer le ralentissement économique mondial, affirment des experts des Nations Unies dans un rapport publié lundi dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur le financement du développement à Doha (Qatar).
Le 'Rapport 2009 sur la situation et les perspectives économiques mondiales' affirme que le revenu mondial par habitant devrait diminuer l'an prochain en raison d'un ralentissement économique qui devrait durer toute l'année 2009 et probablement au-delà.
Selon les experts, si la pénurie de crédit n'est pas réglée dans les mois qui viennent, les pays développés pourraient entrer dans une profonde récession en 2009, entraînant une baisse de la croissance des pays en développement à des niveaux qui menaceront la stabilité politique et les efforts destinés à réduire la pauvreté.
En plus des programmes de relance, le rapport recommande une régulation plus forte des institutions financières, une réforme du système de réserve international et une gouvernance économique mondiale plus inclusive afin d'empêcher toute répétition à l'avenir de la crise financière actuelle.
Samedi à l'ouverture de la Conférence sur le financement du développement, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a mis en garde contre les conséquences tragiques que pourrait avoir la crise financière sur les plus pauvres.
“ Si elle n'est pas gérée correctement, la crise financière d'aujourd'hui deviendra la crise humaine de demain. Les troubles sociaux et l'instabilité politique augmenteront, exacerbant tous les autres problèmes. Le danger, au final, est une série de crises en cascade, chacune se nourrissant de l'autre, avec des conséquences dévastatrices pour tous », a dit M. Ban.
“Sans exagération, nous pouvons dire que le bien-être de nos populations et la santé de nos sociétés, et même de notre planète, dépendent de ce que nous faisons aujourd'hui et dans les semaines qui viennent », a-t-il ajouté.
La réunion de quatre jours réunissant des représentants de gouvernements, du monde des affaires et de la société civile, doit faire le point sur les progrès réalisés depuis la Conférence internationale sur le financement du développement à Monterrey (Mexique) en 2002. La Conférence de Monterrey avait abouti à l'adoption par les pays développés et en développement d'un accord de partenariat historique sur la dette, le commerce et l'aide publique au développement.
Le Secrétaire général de l'ONU a prévenu qu'une réduction de l'aide aux pays les plus pauvres dans les circonstances actuelles aurait des conséquences dévastatrices, notamment en ce qui concerne la réalisation des objectifs pour réduire la pauvreté d'ici à 2015. Il a aussi insisté sur la nécessité de poursuivre la lutte contre le changement climatique qui doit faire partie de la solution au ralentissement économique actuel.