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Ban Ki-moon à Doha pour la conférence sur le financement du développement

Ban Ki-moon à Doha pour la conférence sur le financement du développement

Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon lors d'une retraite sur la crise financière à Doha, à la veille d'une conférence sur le financement du développemetn.
Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon se trouvait vendredi à Doha (Qatar) pour une retraite de chefs d'Etats et de gouvernements préalable à la conférence sur le financement du développement qui s'ouvre samedi avec pour but de limiter l'impact de la crise financière sur les pays en développement, de créer une économie verte et d'intégrer le multilatéralisme aux réponses adoptées.

Ban Ki-moon a insisté sur ces trois piliers de l'action internationale face à la crise financière, lors d'une conférence de presse à Doha à la veille de la conférence convoquée pour suivre l'examen du Consensus de Monterrey.

Il a souhaité que deux semaines après la conférence du G-20 regroupant 20 pays industrialisés et émergents à Washington un pont puisse être établi avec le reste de la communauté internationale.

Mais « la crise financière n'est pas la seule » à laquelle il faut faire face, a souligné Ban Ki-moon, appelant à ce que la lutte contre le changement climatique et la réforme des institutions intègre une approche multilatérale, parce que chacune de ces crises affecte le monde entier et que souvent ceux qui n'ont aucun rôle dans la crise sont les plus affectés.

Le Secrétaire général a appelé à mettre en œuvre un plan de stimulation de l'économie concerté qui réponde aux besoins des pays en développement et émergents.

L'aide publique au développement – des sommes très faibles par rapport à ce qui est déboursé en ce moment pour soutenir les entreprises les plus riches – doit être maintenue et étendue pour aider plus d'un milliard d'êtres humains dans le besoin, a-t-il réclamé.

Ce plan doit intégrer dès maintenant le recours aux technologies « vertes », qui peuvent créer des emplois et auront un effet bénéfique aussi à long terme, a dit le Secrétaire général.

Enfin, Ban Ki-moon a rappelé que la croissance économique l'année prochaine viendra principalement des pays émergents ou en développement. Et ces pays émergents doivent avoir une voix plus importante dans nos institutions, qui reflète leur pouvoir croissant mais aussi leurs responsabilités, a-t-il dit.

De son côté, la Banque mondiale a appelé au renforcement de l'assistance aux pays en développement afin de contrebalancer les effets d'une tourmente financière aux proportions énormes.

« Les pays développés doivent s'abstenir de mettre en place des politiques et structures qui sapent les intérêts des pays en développement », a dit le président de la Banque mondiale Robert B. Zoellick.

« De nombreux pays en développement ont pris des mesures courageuses pour introduire des politiques macroéconomiques et fiscales saines. Ils sont maintenant à la merci d'une crise dans laquelle ils ne sont pour rien. Une retraite vers le protectionnisme ou le nationalisme économique des pays développés pourrait leur être encore plus dommageable », a dit M. Zoellick.

Ce dernier a appelé les membres du G7 à respecter leurs engagements pris à Gleneagles et à mobiliser les 30 milliards de dollars promis ainsi qu'à éliminer la dette de plusieurs pays.

La Banque mondiale annonce qu'elle utilisera 42 milliards de dollars disponibles pour soutenir les pays à faible revenu sur les trois prochaines années et qu'elle prêtera 100 milliards de dollars sur la même période.