L'actualité mondiale Un regard humain

Un pesticide ajouté à la liste des substances dangereuses

Un pesticide ajouté à la liste des substances dangereuses

media:entermedia_image:f4538153-f960-41aa-9463-edcee89de311
Plus de 120 pays parties à la Convention de Rotterdam ont convenu d'ajouter le pesticide tributylétain à une "liste de veille" mondiale des échanges durant les négociations qui se sont déroulées à Rome la semaine dernière mais ils ne sont arrivés à aucun accord sur l'adjonction de l'amiante chrysotile et du pesticide endosulfan.

Les composants du tributylétain (TBT) sont utilisés dans les peintures anti-fouling pour les coques de navires. Ils sont toxiques pour les poissons, mollusques et autres organismes aquatiques. L'Organisation maritime internationale a pris des mesures en vue d'interdire l'utilisation de peintures antisalissures contenant des composés du TBT.

Durant la conférence, de nombreux gouvernements ont manifesté de sérieuses inquiétudes sur l'incapacité de parvenir à un consensus sur l'adjonction de l'amiante chrysotile.

L'amiante chrysotile est la forme d'amiante la plus répandue, représentant environ 94% de la production mondiale d'amiante. On le retrouve surtout dans les matériaux de construction, comme l'amiante-ciment, les tuyaux et la tôle, et dans la fabrication de produits de friction, de joints et de papier.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a rappelé aux participants que le chrysotile est un agent carcinogène et qu'au moins 90 000 personnes meurent chaque année des suites de maladies liées à l'amiante, comme le cancer du poumon et du mésothéliome, une rare forme de cancer directement imputable à l'amiante.

Les Etats n'ont pas réussi non plus à se mettre d'accord sur l'adjonction de l'endosulfan sur la liste des substances dangereuses. L'endosulfan est un pesticide très répandu dans le monde entier, en particulier dans les cultures de coton. Il est dangereux pour l'environnement et la santé de l'homme, plus particulièrement dans les pays en développement qui ne disposent pas de protections adéquates.

Quelque 70 000 produits chimiques sont disponibles sur le marché à l'heure actuelle, et environ 1 500 autres apparaissent chaque année. De nombreux pesticides qui ont été mis au ban ou dont l'utilisation a été strictement réglementée dans les pays industrialisés sont encore commercialisés et utilisés dans les pays en développement

La Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause (PIC) applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux faisant l'objet d'un commerce international encourage la transparence et le partage d'information sur les risques potentiels pour la santé humaine et l'environnement. L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) assurent actuellement le secrétariat de la Convention.

La "liste de veille" du PIC contient actuellement 39 substances dangereuses, y compris toutes les autres formes d'amiante.

En vertu de la Convention, les exportations de produits chimiques et pesticides figurant sur la liste PIC requièrent le consentement préalable en connaissance de cause du pays importateur. Cela confère aux pays en développement la possibilité de décider lesquelles de ces substances ils souhaitent accepter et de refuser celles qu'ils ne sont pas en mesure de gérer en toute sécurité. Il incombe aux pays exportateurs de garantir qu'aucune exportation ne quitte leur territoire si un pays importateur a fait connaître sa décision de rejet d'un produit.

"L'empreinte chimique de nos économies modernes est clairement à croissance exponentielle aujourd'hui, a indiqué le directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner. "La transition vers une économie plus verte est liée aux responsabilités que nous avons, en tant que sociétés, gouvernements et institutions internationales, d'examiner comment l'utilisation de produits chimiques constitue un moteur de développement et non un facteur préjudiciable, notamment par son impact sur la santé de nos sociétés", a-t-il ajouté.