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RDC : L'ONU profite du cessez-le-feu pour aider les populations autour de Goma

RDC : L'ONU profite du cessez-le-feu pour aider les populations autour de Goma

Des déplacés fuyant les combats entre l'armée congolaise et les rebelles au Nord-Kivu.
Le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la République démocratique du Congo (RDC), Alan Doss, était vendredi à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, pour évaluer la situation sur le terrain alors que les agences humanitaires des Nations Unies s'efforcent de profiter du cessez-le-feu déclaré par les rebelles dirigés par Laurent Nkunda pour atteindre les populations.

Près de 40.000 personnes se sont réfugiées ces derniers jours aux abords de la ville, qui se trouve près de la frontière avec le Rwanda, fuyant les combats intervenus depuis samedi dernier entre l'armée régulière congolaise (FARDC) et les hommes du Congrès national du peuple (CNDP) dirigé par Nkunda.

Il était accompagné de la Vice Secrétaire d'Etat américaine pour les affaires africaines, Jendayi Frazer, et d'Ali Bongo, représentant de l'Union africaine pour la RDC, a indiqué la porte-parole du Secrétaire général, Michèle Montas, lors de son point de presse quotidien, au siège de l'ONU, à New York.

Selon la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC), la situation est restée calme, en l'absence de combats depuis 24 heures, après un cessez-le-feu décrété par Laurent Nkunda qui a arrêté ses forces à 15 km de Goma. Par ailleurs, les FARDC auraient repris le contrôle de l'aéroport.

La MONUC a mené des patrouilles dans Goma – une ville d'un million d'habitants – jeudi soir afin de rassurer la population. En conséquence, il n'y aurait pas eu de scènes de pillage vendredi.

La porte-parole a indiqué que le bilan des violences à Goma il y a deux jours s'élevait à 21 morts, dont 8 soldats des FARDC engagés dans des pillages, ainsi que des blessés. La MONUC enquête sur des cas de viol.

Sur le plan humanitaire, la situation restait tendue. La plupart des travailleurs humanitaires assiégés à Rutshuru et Kiwanja ont été évacués dans des hélicoptères de la MONUC, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Malgré un accès encore limité, le Programme alimentaire mondial (PAM), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) sont parvenus à acheminer des stocks de biscuits à haute valeur énergétique pour les enfants malnutris dans un centre médical au nord de Goma.

Le HCR signale que plusieurs camps de personnes déplacées près de Rutshuru, à 90km au nord de Goma, auraient été vidés de force, pillés et brûlés. Le Haut Commissaire aux réfugiés, Antonio Guterres, a appelé toutes les parties à respecter les principes humanitaires.

Une équipe des Nations Unies est parvenue à faire le chemin de Goma à Kibati, à 10km de là, rapportant que certaines des 45.000 personnes ayant fui deux camps étaient maintenant sur le retour.

Par ailleurs, de nouveaux Congolais ont pris le chemin de l'Ouganda. Près de 600 seraient arrivés vendredi, après avoir marché pendant plus de 20 heures. D'autres se sont rendu à Minova, dans la province du Sud-Kivu (RDC).

Enfin, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Italie vont envoyer 10 tonnes d'équipements médicaux qui devraient pouvoir aider 60.000 personnes pendant un mois. Les stocks contiendront notamment des médicaments contre les maladies diarrhéiques, le paludisme et les traumatismes.

Les déplacements massifs de population dus aux combats entraînent de façon typique des violences physique, sexuelles et psychologiques, une malnutrition aiguë, l'absence d'accès à l'eau et aux sanitaires entraînant des maladies diarrhéiques, des infections respiratoires dues au manque d'abri.