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L'ONU devra redéfinir le mandat de sa Mission en Géorgie, selon Ban

L'ONU devra redéfinir le mandat de sa Mission en Géorgie, selon Ban

Deux mois après le conflit entre la Géorgie et la Russie à propos de l'Ossétie du Sud puis de l'Abkhazie, il est trop tôt pour redéfinir le mandat confié à la Mission d'observation des Nations Unies en Géorgie (MONUG), même si les deux parties restent en faveur de son maintien, affirme le Secrétaire général dans un rapport publié lundi.

Deux mois après le conflit entre la Géorgie et la Russie à propos de l'Ossétie du Sud puis de l'Abkhazie, il est trop tôt pour redéfinir le mandat confié à la Mission d'observation des Nations Unies en Géorgie (MONUG), même si les deux parties restent en faveur de son maintien, affirme le Secrétaire général dans un rapport publié lundi.

« Les événements tragiques survenus en août 2008, qui ont causé des souffrances humaines et menacé de déstabiliser l'ensemble de la région, n'étaient ni inévitables ni totalement inattendus », affirme Ban Ki-moon dans son dernier rapport au Conseil de sécurité sur la MONUG, qui recommande la prorogation de la Mission.

Mais le contexte dans lequel la MONUG exécute son mandat depuis 14 ans a considérablement changé. On ignore encore quels éléments de l'Accord de cessez-le-feu et de séparation des forces de 1994 (Accord de Moscou), qui constitue la base du mandat d'observation de la Mission, seront conservés au terme des discussions en cours au sujet de la sécurité.

« Presque deux mois après la fin des hostilités, la situation militaire sur le terrain n'est pas encore tout à fait claire, et les consultations se poursuivent au sujet de la mise en place des mécanismes internationaux proposés dans l'accord de cessez le feu du 12 août pour éviter toute reprise de la guerre », explique le Secrétaire général.

De nombreuses incertitudes persistent quant au statut futur de l'actuelle zone de responsabilité de la Mission, à savoir la Zone de sécurité, où aucune présence militaire n'est autorisée, la Zone d'armement limité, où il ne doit pas y avoir de matériel militaire lourd, et la vallée de la Kodori. De plus, au vu des déclarations officielles et des décisions prises par la Géorgie et la Fédération de Russie, il semble peu probable que les forces de maintien de la paix de la CEI jouent un rôle dans la séparation des forces entre les deux parties.

Compte tenu de ce qui précède, il est trop tôt pour définir le mandat qui pourrait être confié à la MONUG à l'avenir, mais les deux parties ont officiellement indiqué qu'elles étaient favorables au maintien de la Mission.

Parallèlement, des différends apparaissent déjà entre les deux parties. La Mission continuera de jouer un rôle important à cet égard, et ses bons offices pourraient faciliter la recherche de solutions aux problèmes qui ne manqueront pas de surgir dans les mois à venir.

C'est dans ce contexte que le Secrétaire général recommande au Conseil de sécurité de proroger le mandat de la Mission pour des raisons techniques, pour une période de quatre mois s'achevant le 15 février 2009. Il plaide pour que tout arrangement futur garantisse la non-reprise des hostilités et la protection des groupes vulnérables.

Dans l'analyse qu'il fait du conflit, le rapport souligne que les « deux parties étaient de plus en plus sceptiques quant à la possibilité d'une solution négociée au conflit », les événements qui s'étaient enchaînés dès mars 2008 ayant déjà presque causé une confrontation majeure entre la Géorgie et l'Abkhazie et la force de maintien de la paix de la CEI pendant la deuxième quinzaine d'avril.

« Enfin, un certain nombre d'événements extérieurs, notamment ceux concernant le Kosovo, ont contribué à créer un climat général de polarisation qui a rendu de plus en plus difficile l'action menée par la communauté internationale pour contenir les conflits locaux », explique le rapport.