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Ban Ki-moon appelle à protéger les langues des populations autochtones

Ban Ki-moon appelle à protéger les langues des populations autochtones

Septième session du Forum permanent des Nations Unies sur les questions autochtones. Avril 2008.
Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé la communauté internationale à prendre des mesures pour protéger les langues des populations autochtones menacées de disparition, dans un message publié à l'occasion de la Journée internationale des populations autochtones.

« J'appelle les Etats, les populations autochtones, le système des Nations Unies et tous les autres acteurs concernés à prendre des mesures pour protéger et promouvoir les langues menacées de disparition et assurer la transmission de cet héritage commun aux générations futures », déclare-t-il. Selon lui, le monde est confronté à une « crise silencieuse » avec la disparition de nombreuses langues, la grande majorité d'entre elles étant des langues de populations autochtones. « La perte de ces langues affaiblirait non seulement la diversité culturelle mondiale mais aussi notre savoir commun en tant que race humaine », ajoute-t-il.

La Journée internationale des populations autochtones est célébrée chaque année le 9 août depuis 1994. « La souffrance des populations autochtones est un des épisodes les plus sombres de l'histoire humaine », estime Ban Ki-moon. Selon lui, la Déclaration sur les droits des populations autochtones adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU en septembre 2007 a créé « un cadre dans lequel les Etats peuvent construire ou reconstruire leurs relations avec les populations autochtones ».

Cette déclaration a été adoptée après plus de vingt ans d'efforts et elle « a marqué un développement significatif dans la protection des droits de l'Homme », soulignent vendredi dans un communiqué commun le Haut commissaire des Nations Unies pour les droits de l'Homme par intérim, Kyung-wha Kang, et le rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme et les droits fondamentaux des populations autochtones, S. James Anaya. Selon eux, la déclaration établit des critères minimums pour la survie, la dignité et le bien-être des groupes autochtones, dont le nombre est estimé à 5.000, soit 370 millions d'individus, et cherche à répondre aux injustices historiques auxquelles ils ont été confrontés en réaffirmant leur droit à être différent et à vivre en paix sur leurs terres.

« Cependant, l'adoption de la Déclaration sur les droits des populations autochtones, aussi importante soit-elle, ne changera pas en elle-même la vie quotidienne des hommes, des femmes et des enfants » concernés, ajoutent-ils. Aussi, ils jugent « nécessaire l'engagement politique des Etats, la coopération internationale et le soutien et la bonne volonté de l'opinion publique pour créer et mettre en œuvre une série de programmes concrets, conçus et entrepris en consultation avec les populations autochtones elles-mêmes. »

Dans un communiqué séparé, James Anaya, s'est par ailleurs déclaré inquiet des informations reçues sur les déplacements arbitraires, destructions de récoltes et autres abus dont seraient victimes les membres de la communauté de Charco la Pava, dans la province de Bocas del Toro (Panama), dans le cadre de la construction du projet hydroélectrique CHAN 75 auquel ils s'opposent.

Selon M. Anaya, « étant donné la présence d'une force de police armée dans la région, la situation pourrait empirer et mettre en péril la vie et l'intégrité physique des membres de la communauté de Charco la Pava ». Il a appelé les autorités du Panama « à protéger les droits et les libertés des communautés autochtones touchées, à enquêter sur les violations présumées des droits de l'homme et à punir les responsables, à réparer les dommages causés aux victimes et à adopter les mesures nécessaires pour empêcher que de tels actes ne se reproduisent ».