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Le Conseil de sécurité ferme la Mission des Nations Unies en Ethiopie/Erythrée

Le Conseil de sécurité ferme la Mission des Nations Unies en Ethiopie/Erythrée

Des observateurs militaires de la MINUEE se préparent le 30 juillet 2008 à quitter leur base à Adigrat (nord de l'Ethiopie).
Le Conseil de sécurité a décidé mercredi à l'unanimité, de mettre fin au mandat de la Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée (MINUEE) à compter de demain.

Auteur de cette résolution 1827 (2008), le Représentant permanent de la Belgique, M. Jan Grauls, a imputé « cette décision importante » prise par le Conseil, huit ans après la création de la Mission et huit ans après la fin de la guerre entre les deux pays, aux restrictions que l'Érythrée a imposées à la Mission mais aussi au refus de l'Éthiopie de mettre en œuvre l'avis de la Commission du tracé de la frontière, du 27 novembre 2007, rapporte un communiqué.

Cette décision, souligne d'ailleurs le Conseil dans sa résolution, est sans préjudice des obligations des deux pays en vertu des Accords d'Alger dans lesquels ils ont convenu du caractère définitif et contraignant de l'avis de la Commission.

Le Conseil exige de l'Éthiopie et de l'Érythrée qu'elles fassent montre de la plus grande retenue, s'abstiennent de recourir à la menace ou à l'emploi de la force l'une contre l'autre et évitent la provocation militaire. Exhortant les deux pays à accepter les bons offices du Secrétaire général, le Conseil prie ce dernier de continuer à étudier avec eux la possibilité d'une présence des Nations Unies dans l'un ou l'autre pays aux fins du maintien de la paix et de la sécurité internationales.

L'Éthiopie et l'Érythrée ont toutes les deux refusé les trois options proposées par le Secrétaire général pour remplacer la Mission, à savoir le déploiement d'une petite mission d'observation en Éthiopie, l'installation d'un petit bureau de liaison politique et militaire en Éthiopie ou la présence à New York d'un envoyé spécial du Secrétaire général.

L'Érythrée a commencé dès 2004 à imposer un certain nombre de restrictions à la MINUEE. C'est sa décision du 1er décembre 2007 d'arrêter toutes les livraisons de carburant qui a déclenché le transfert temporaire de la Mission hors du pays, alors que le personnel militaire déployé du côté éthiopien continuait de s'acquitter de ses tâches.

Le différend frontalier reste entier, a regretté le représentant de la Belgique. Il a attribué aux deux parties la responsabilité de l'impasse et les a appelées à « arrêter le jeu stérile des accusations réciproques ». Comme la grande majorité des membres du Conseil, la Belgique aurait préféré maintenir une présence des Nations Unies sur le terrain comme un signal tangible que l'ONU est disposée à œuvrer en faveur d'une solution équilibrée et durable, a fait remarquer le représentant.

Le Secrétaire général a « regretté » la décision des parties de rejeter les plans qu’il avait proposés mais s’est félicité de la décision du Conseil de sécurité de « rester activement saisi de la question », a annoncé mercredi sa porte-parole.

Il a également exprimé l’espoir que les parties puissent normaliser leurs relations, déterminantes pour la paix et la stabilité de la région.

Ban Ki-moon a réitéré son offre de bons offices pour aider les parties à mettre en oeuvre les Accords d’Alger.