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Le monde doit produire plus de nourriture – Ban Ki-moon

Le monde doit produire plus de nourriture – Ban Ki-moon

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Le monde doit produire assez de nourriture pour répondre à la croissance de la population, tant pour des raisons humanitaires que de sécurité et de développement, a affirmé aujourd'hui le Secrétaire général à un sommet de haut niveau réuni à Rome.

« La population mondiale va atteindre 7,2 milliards d'habitants d'ici à 2015. Les problèmes d'aujourd'hui ne feront que croître demain si l'on n'agit pas dès maintenant», a prévenu Ban Ki-moon à l'ouverture du sommet sur la crise alimentaire mondiale convoquée à l'initiative de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), dont le siège est à Rome.

« Le monde doit produire plus de nourriture. La production alimentaire doit croître de 50% d'ici à 2030 pour répondre à la croissance de la demande », a indiqué le Secrétaire général.

Le Secrétaire général a estimé que cette crise était une occasion historique de revitaliser l'agriculture.

A cet effet, il a rendu compte des mesures proposées par un groupe d'experts à sa demande : élargir l'aide alimentaire ; accroître les programmes nutritionnels pour les plus vulnérables ; assister les petits exploitants en leur donnant les semences et les engrais nécessaires pour cette année ; améliorer l'accès aux marchés et au micro-crédit ; réduire les restrictions à l'importation et libéraliser le marché des produits agricoles ; enfin soutenir les pays qui ont besoin d'importer de la nourriture et limiter la croissance des prix.

Le Secrétaire général a en revanche prévenu contre la tentation de limiter les exportations, et d'imposer des contrôles sur les prix.

A plus long terme, le Secrétaire général a proposé d'aider les pays à offrir une sécurité sociale aux plus vulnérables ; à assurer l'investissement à long terme dans l'agriculture des petits exploitants ; à éliminer les distorsions au commerce, notamment en achevant le cycle de négociations de Doha et en soutenant la recherche scientifique.

Ban Ki-moon a par ailleurs abordé la question des biocarburants, appelant à parvenir à un « consensus ».

Il a souligné que les besoins immédiats ne devaient pas susciter des mesures aux dépends des solutions à long terme.

En termes financiers, un groupe d'experts mis en place par le Secrétaire général estime que pour réaliser une « révolution verte » en Afrique il faudra 10 milliards de dons simplement pour accélérer la productivité – globalement des efforts à hauteur au moins de 20 milliards de dollars par an.

Pour l'heure, la FAO a appelé à un financement de 1,7 milliards de dollars pour un soutien agricole, le Programme alimentaire mondial (PAM) a levé 755 millions de dollars simplement pour compenser la hausse des prix alimentaires ; le Fonds international de développement agricole (FIDA) donnera 200 millions de dollars aux agriculteurs les plus pauvres ; la Banque mondiale a mis en place un mécanisme de financement de 1,2 milliards de dollars, et le Secrétaire général a assigné 100 millions de dollars du Fonds central d'urgence (CERF) pour les nouvelles crises alimentaires.

Le Secrétaire général a demandé à ce que la question soit à nouveau soulevée au sommet du G-8 des pays les plus riches, en juillet et devant l'Assemblée générale en septembre, appelant à ce que la question figure dans les négociations sur les mesures pour contrer les effets des changements climatiques.