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Le Conseil de sécurité irréconciliable sur le statut final du Kosovo

Le Conseil de sécurité irréconciliable sur le statut final du Kosovo

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A l&#39issue d&#39une réunion à huis clos du Conseil de sécurité en présence du ministre des Affaires étrangères de la Serbie, le président du Conseil a fait un constat de blocage sur la question du statut du Kosovo dont les autorités ont laissé entendre qu&#39elles pourraient déclarer l&#39indépendance ce week-end.

Les positions ont été réitérées entre ceux qui estiment qu'il s'agit d'un cas unique et ceux, dont la Serbie, qui craignent qu'une déclaration de souveraineté unilatérale ne produise un mouvement international d'instabilité et de sécession.

« Nous avons été en mesure d'écouter le ministre des Affaires étrangères de la Serbie, ainsi que des délégations du Conseil », a déclaré à la presse le président du Conseil pour le mois de février, Ricardo Alberto Arias, du Panama, à l'issue d'une réunion à huis clos sur la question du Kosovo.

La presse rapporte que les autorités du Kosovo, province de la Serbie à majorité albanophone, sous administration des Nations Unies depuis 1999, pourraient déclarer son indépendance dimanche prochain.

« Le mieux que je puisse dire est que les positions ont été réitérées. Il n'y a pas eu de surprise », a-t-il affirmé.

« La marche à suivre à présent dépendra de chaque pays. Les membres de l'Union européenne ont fait savoir que la question du Kosovo est principalement une question européenne », a-t-il dit.

« Je ne crois pas à ce stade que le Conseil de sécurité soit en mesure de parvenir à un accord supplémentaire ». « Pour l'instant il n'y a pas de réunion prévue à nouveau sur la question. Cela ne veut pas dire que cela n'aura pas lieu », a-t-il dit en réponse à une question d'un journaliste.

Prenant la parole à sa suite, le ministre des Affaires étrangères de la Serbie a plaidé à nouveau contre toute déclaration d'indépendance unilatérale de la province du Kosovo.

Il a réaffirmé qu'il s'agirait « de la première fois dans l'histoire » qu'une sécession ethnique sans la sanction du Conseil de sécurité recevrait l'assentiment de la communauté internationale. Il a réfuté l'idée que le cas du Kosovo était unique et prévenu que des situations similaires se retrouveraient en Afrique et ailleurs.

Il a aussi annoncé que la Serbie prendrait « toutes les mesures nécessaires », mais exclu à nouveau le recours à la force.

Il a enfin rappelé que la Serbie était « ouverte au dialogue » et souligné que l'indépendance du Kosovo assurerait un recul de la position des Balkans à l'entrée européenne au lieu de l'accélérer.

Pour leur part, les représentants des Etats-Unis et du Royaume-Uni ont estimé que la situation du Kosovo était « unique » notamment parce qu'elle faisait l'objet d'un mandat du Conseil de sécurité. Ils ont aussi estimé que la question du statut ne trouvait pas d'aboutissement, « après une décennie » de tentatives et proposé de mettre en oeuvre le plan de l'Envoyé spécial du Secrétaire général, Martti Ahtisaari, qui proposait une « indépendance sous supervision internationale ».

Enfin, le représentant de la Russie a insisté sur le fait que la position de l'Union européenne et des Etats-Unis n'était pas partagée par les autres membres du Conseil de sécurité, qui observaient la situation avec « préoccupation ».

Il a aussi rappelé que la Serbie d'aujourd'hui était très différente de celle de Milosevic et de celle qui avait commis des exactions.

Le Conseil de sécurité pourrait être convoqué ce week-end, à la demande de la Fédération de Russie, si le Kosovo déclarait son indépendance.