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UNESCO : bicentenaire de l&#39abolition de la traite négrière

UNESCO : bicentenaire de l&#39abolition de la traite négrière

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L&#39Organisation des Nations Unies pour l&#39éducation, la science et la culture (UNESCO) marque aujourd&#39hui le bicentenaire de l&#39abolition au Royaume-Uni de la traite négrière, déplorant la persistance de nos jours du trafic d&#39êtres humains.

« Cette année, la célébration de la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition revêt un caractère particulier », souligne Koïchiro Matsuura, directeur de l'UNESCO, dans un communiqué publié aujourd'hui à Paris.

« L'année 2007 marque en effet le Bicentenaire du vote par le Parlement du Royaume-Uni de la loi qui en 1807 abolissait la traite négrière dans les colonies britanniques. Tout au long de cette année au Royaume-Uni et dans divers pays du Commonwealth, des initiatives et actions sont organisées afin de créer les conditions d'une plus grande prise de conscience de l'impact de la traite négrière dans les transformations du monde ».

Parmi ces événements on peut citer la cérémonie de commémoration du 25 mars 2007 à l'Assemblée générale des Nations Unies ; l'instauration d'une journée de commémoration de l'esclavage par la Mairie de Londres, l'ouverture d'un Musée national et d'un Centre pour la compréhension de la traite transatlantique à Liverpool, le lancement du projet « Joseph » par le Ghana.

De nouvelles découvertes scientifiques dans de nouveaux domaines jusque-là peu explorés relancent également le projet « La route de l'esclave ». Les actions menées dans le cadre de ce Bicentenaire sont aussi diverses que les circuits de la traite négrière et situations d'esclavage.

« L'UNESCO se réjouit d'avoir contribué à cette dynamique en faveur de la reconnaissance et de la commémoration de la mémoire de la traite négrière et de l'esclavage à travers le monde. Cette prise de conscience se manifeste jusque dans les pays et régions du monde qui ne se sentaient pas concernés ou qui montraient des réticences à ouvrir ces pages sombres de leur histoire ».

La mobilisation de plus en plus importante et effective des milieux éducatifs, scientifiques, artistes, des associations de jeunesse, des organisations non gouvernementales nous conforte dans notre engagement et dans notre choix d'avoir créé le projet « La route de l'esclave » il y a déjà plus de treize ans.

Nous devons tous cependant redoubler d'efforts afin que l'histoire de la traite négrière et de l'esclavage trouve une plus juste place dans les programmes d'éducation civique, dans les manuels scolaires et dans les productions audiovisuelle, a souligné Koïchiro Matsuura.

« Le 23 août ne commémore pas seulement cette nuit historique de 1791 où les esclaves de Saint-Domingue se sont levés pour rompre leurs chaînes et lancer l'insurrection qui allait conduire à la révolution haïtienne. Cette date vise aussi à rendre hommage à tous ceux qui ont oeuvré collectivement ou individuellement pour enclencher le processus irréversible des abolitions de la traite négrière et de l'esclavage à travers le monde », souligne le communiqué.

« Cet engagement et les stratégies d'action qui ont été menées pour combattre le système inhumain de l'esclavagisme auront une influence considérable pour les mouvements des droits de l'homme ».

Au-delà de l'acte de commémoration, cette Journée internationale est destinée à susciter la réflexion sur un passé tragique certes lointain mais dont les séquelles continuent à nourrir les injustices et les exclusions d'aujourd'hui.

« Cette réflexion sur la barbarie que nos sociétés sont capables de déployer en toute bonne conscience est d'autant plus nécessaire, voire salutaire ; des millions d'hommes, de femmes et d'enfants subissant encore aujourd'hui l'horreur des nouvelles formes d'esclavage », a dit le directeur général.

C'est en cela que la mémoire des tragédies du passé peut nous éclairer sur les drames actuels de l'exploitation et de la déshumanisation. Réconcilier les exigences de la vérité historique et les obligations du travail de mémoire, mais susciter le débat sur les problématiques de la gestion des mémoires douloureuses, du dialogue interculturel et de la citoyenneté démocratique dans les sociétés multiethniques et pluriculturelles, tel est en fin de compte l'objectif de la proclamation de cette Journée du souvenir.