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Liban : un an après le conflit avec Israël, le Secrétaire général regrette l&#39absence de cessez-le-feu permanent

Liban : un an après le conflit avec Israël, le Secrétaire général regrette l&#39absence de cessez-le-feu permanent

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Le Secrétaire général a publié aujourd&#39hui son rapport au Conseil de sécurité sur les activités de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), qui met l&#39accent sur les tensions actuelles dans le pays et le trafic d&#39armes, jugé préoccupant.

« Alors que nous approchons de la date marquant le début des hostilités en 2006, il y a presque un an, je regrette que nous ne soyons pas parvenus à établir un cessez-le-feu permanent entre Israël et le Liban », déplore le Secrétaire général dans ce dernier rapport, rendu public aujourd'hui, sur la résolution résolution 1701 (2006) qui avait mis fin provisoirement au conflit entre le Hezbollah et Israël.

« Je regrette aussi qu'aucun autre progrès n'ait été fait vers la libération des soldats israéliens enlevés, ni sur d'autres questions telles que les violations de l'espace aérien libanais par Israël », souligne Ban Ki-moon.

« J'espère toutefois qu'une solution à long terme pourra être trouvée, en particulier si nous consolidons plus avant les changements stratégiques survenus dans le Sud-Liban, si nous améliorons la sécurité le long de la frontière libanaise avec la République arabe syrienne et si nous progressons plus avant sur la question des fermes de Chebaa ».

« Surtout, j'en appelle au Liban, à Israël et aux États jouant un rôle clef, la République arabe syrienne et la République islamique d'Iran, ainsi qu'à la communauté internationale, pour qu'ils contribuent à la mise en ?uvre de tous les aspects de la résolution 1701 », souligne Ban Ki-moon.

Dans son rapport, le Secrétaire général insiste notamment sur les tensions actuelles dans le pays.

« Les combats qui ont actuellement lieu au camp de réfugiés de Nahr el Bared et la situation explosive qui règne dans d'autres camps risquent d'aggraver la pénurie de ressources et pourraient entraver la capacité des Forces armées libanaises à s'acquitter des obligations qui leur incombent en vertu de la résolution 1701 ».

« L'attaque à la roquette perpétrée le 17 juin [contre Israël] et l'attentat visant la FINUL une semaine plus tard ne font que souligner la nécessité de continuer à faire preuve de toute la vigilance possible », souligne le Secrétaire général (dépêche du 18.06.2007).

Le rapport met en relief également la question du trafic d'armes à destination du Liban.

« Je suis préoccupé par les informations persistantes faisant état de violations de l'embargo sur les armes le long de la frontière libano-syrienne, qui font obstacle à la mise en ?uvre du cessez-le-feu permanent et de la solution à long terme envisagés dans la résolution 1701 ».

« S'il n'est peut-être pas possible de fermer hermétiquement la frontière, je suis préoccupé par la conclusion faite par l'Équipe indépendante chargée d'évaluer la sécurité aux frontières dans son rapport, selon laquelle la frontière libano-syrienne n'est pas suffisamment sûre et les capacités du côté libanais font défaut », affirme le Secrétaire général à propos des conclusions du rapport, publié également aujourd'hui, de l'Equipe commanditée par le Conseil de sécurité sur la question.

Le Secrétaire général « prend note par ailleurs de l'observation figurant dans le rapport, d'après laquelle il existe déjà des possibilités d'améliorer sensiblement la sécurité à la frontière et d'après laquelle le Gouvernement libanais pourrait faire davantage avec les moyens dont il dispose ».

Par ailleurs, le rapport déplore « qu'Israël n'a toujours pas fourni de renseignements détaillés sur l'emplacement, la quantité et le type de bombes à sous-munitions utilisées pendant le conflit qui a éclaté au cours du deuxième trimestre de 2006 ».

« La communication à la FINUL d'informations à ce sujet serait très utile pour le Centre de coordination de l'action antimines des Nations Unies qui s'efforce de neutraliser les bombes à sous-munitions non explosées, dont le nombre est estimé à 1 million ».

« En dépit des progrès accomplis par les Forces armées libanaises, les organismes des Nations Unies et les équipes financées sur une base bilatérale, il faudra attendre jusqu'en 2008 pour décontaminer les 36,6 millions de mètres carrés sur lesquels sont disséminées des bombes à sous-munitions », souligne le Secrétaire général.

« Ce type de bombe continue de tuer et de blesser des personnes parmi la population civile libanaise, sans parler des pertes enregistrées dans la production agricole dans les régions touchées, ce qui ne fait qu'exacerber l'antagonisme de la population locale à l'égard d'Israël », ajoute ce dernier.

Enfin, le Secrétaire général souligne que la délimitation de la frontière avec la Syrie, « y compris dans le secteur des fermes de Chebaa, continue à poser un problème majeur pour l'application de la résolution 1701 ».

Mais le rapport salue les efforts « du cartographe de haut niveau pour les travaux qu'il a accomplis jusqu'ici en vue d'élaborer une définition territoriale précise du secteur des fermes de Chebaa ».

A cet égard, le rapport « prend note de la coopération offerte au cartographe par le Gouvernement libanais dans le cadre de ses travaux ».

Le Secrétaire général demande à « tous les États Membres, en particulier à la République arabe syrienne, de fournir tous renseignements utiles en leur possession ou toute autre forme d'aide », et salue la décision du gouvernement israélien d'autoriser le cartographe à se rendre dans le secteur des fermes de Chebaa.

Le conflit qui a opposé l'année dernière du 12 juillet au 11 août Israël au Hezbollah a fait près de 1.000 morts du côté libanais et au moins 41 morts du côté israélien parmi les civils. Près de 900.000 Libanais ont été déplacés, dont 220.000 ont fui le pays. Par ailleurs, de nombreux habitants du nord d'Israël ont quitté leur foyer ou sont réfugiés dans des abris (dépêche du 11.08.2007).