L'actualité mondiale Un regard humain

Kenya : niveaux de malnutrition alarmants dans les camps de réfugiés

Kenya : niveaux de malnutrition alarmants dans les camps de réfugiés

media:entermedia_image:2a7aeb1e-cda2-4a94-bf03-b37daf30cb6a
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations Unies pour l&#39enfance (UNICEF) sont alarmés par les niveaux de malnutrition dans les camps de réfugiés au Kenya et ont lancé un appel conjoint aux donateurs d'un montant de 32 millions de dollars pour essayer d&#39inverser la tendance.

Une étude effectuée mi-2006 montrait que bien que le PAM ait fourni 95% de la distribution générale de rations alimentaires pendant les deux dernières années, des taux persistants de malnutrition atteignaient 22,2% dans les camps de Dadaab et 15,9% dans le camp de Kakuma, soit bien au-dessus des seuils d'urgence de 15% fixé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

« La baisse récurrente des fonds par les donateurs au HCR a eu des conséquences négatives sur la fourniture des services de nutrition essentiels, la fourniture de compléments alimentaires et de secours non alimentaires aux réfugiés », a souligné Jennifer Pagonis, porte-parole du Haut Commissariat, lors d'un point presse au Palais des Nations à Genève.

Un package complet d'assistance est nécessaire pour faire face aux pénuries chroniques dans les biens essentiels tels que le bois de chauffage, les réchauds à économie d'énergie et le savon pour s'assurer que les réfugiés ne sont pas contraints à vendre leur nourriture pour faire face à leurs besoins.

Jennifer Pagonis précise que « le HCR demande 17,7 millions de dollars pour faire face à ces besoins ».

Le complexe de Dadaab, qui réunit trois camps de réfugiés, accueille quelque 175.000 personnes, principalement originaires de Somalie, avec environ 35.000 enfants âgés de moins de cinq ans.

Le camp de Kakuma abrite quelque 62.000 réfugiés avec environ 10,5% de la population âgée de moins de cinq ans. Les camps se trouvent dans un environnement hostile et semi-aride.

Le Gouvernement kenyan ne permet pas aux réfugiés de rechercher du travail hors des camps, de cultiver la terre ou de laisser brouter leur cheptel, laissant ainsi la population réfugiée entièrement dépendante de l'aide des Nations Unies et des organisations non gouvernementales (ONG), a rappelé Jennifer Pagonis.

En 2006, l'assistance, déjà limitée pour les réfugiés, a dû être encore partagée davantage, avec un afflux de quelque 34.000 réfugiés fuyant depuis la Somalie voisine. En outre, des inondations ont détruit plusieurs parties des camps et coupé Dadaab de tout acheminement de secours pendant près de deux mois.

Les inondations ont provoqué le déplacement de centaines de familles à l'intérieur des camps et la destruction massive d'infrastructures notamment les latrines, les bâtiments résidentiels et les hôpitaux.