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Les petits Etats insulaires souhaitent un mécanisme de financement des efforts de lutte contre le changement climatique

Les petits Etats insulaires souhaitent un mécanisme de financement des efforts de lutte contre le changement climatique

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« Si le débat sur la question du réchauffement climatique est derrière nous, la question de savoir comment y faire face est loin d&#39être résolue », a estimé aujourd&#39hui le chef de l&#39Alliance des petits Etats insulaires, Angus Friday, qui a souhaité la création d&#39un mécanisme de financement des initiatives en la matière.

On assiste à un élargissement de la notion de « sécurité », a déclaré le représentant de la Grenade aux Nations Unies, qui a souhaité lors d'une conférence de presse à New York aborder la question de la mise en oeuvre des conventions existantes contre le réchauffement de la planète dans le cadre du développement économique durable.

Interrogé sur la justification du débat d'aujourd'hui sur les changements climatiques devant le Conseil de sécurité, Angus Friday a souligné que cette appréciation reposait sur la notion de sécurité, et que le débat donnait encore plus de publicité à la question du changement climatique (sur le débat, dépêche du 17.04.2007).

« Pour nous, on ne saurait aller trop vite dans la lutte contre ce phénomène », a-t-il souligné.

Dans l'immédiat, Angus Friday a plaidé pour « la création d'un mécanisme concret pour financer notamment les initiatives de recours aux énergies renouvelables».

Le représentant de la Grenade a souligné que les îles devraient impérativement trouver des sources d'énergie bon marché si elles voulaient être compétitives dans le domaine de l'industrie.

Le représentant des Iles Salomon présent à ses côtés a illustré ce point en révélant que 30% des dépenses de son pays étaient consacrées aux énergies fossiles, pour ne couvrir que 20% de la population.

Angus Friday a aussi souhaité un « nouveau partenariat » avec les membres de l'Assemblée générale visant à atténuer l'impact des changements climatiques et des petits Etats insulaires, afin qu'ils soient en mesure de contribuer à l'économie mondiale.

« Dans les Caraïbes, la férocité des ouragans est liée au réchauffement de la planète », a-t-il rappelé.

« Par exemple, jusqu'en 2004, la [compagnie d'assurance] Lloyds estimait que la Grenade, qui se situe à l'extrême sud de l'archipel des Caraïbes, était en-dessous de la zone des ouragans. Cela signifiait que les yachts qui venaient y mouiller pendant la saison des ouragans étaient couverts. Depuis l'ouragan Ivan en 2004 puis Emily en 2005, cette classification a été modifiée », a-t-il dit.

« Donc sans même parler des pertes directes dues aux ouragans, voilà une industrie naissante telle que le yachting qui est menacée », a expliqué Angus Friday.

Il a souligné que les îles les moins surélevées au dessus du niveau de la mer, comme les Bahamas, étaient elles directement menacées par la montée des eaux.

Les ressources économiques des îles seront également affectées par le blanchissement du corail, c'est-à-dire le dépérissement des barrières, que ce soit pour la pêche, pour les migrations des poissons et pour le tourisme.

« La biodiversité aussi est menacée. Certains des vaccins contre le sida ont été mis au point à partir d'organismes provenant des fonds des mers, en raison de la puissance de leurs enzymes », a expliqué Angus Friday, qui a souligné qu'il était essentiel de protéger ce patrimoine génétique.

Enfin, a-t-il souligné, la question des réfugiés de l'environnement se posera de façon aigüe, en particulier dans le Pacifique où les riverains des petites îles devront migrer vers les pays voisins.