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Centrafrique : John Holmes propose l&#39envoi sans attendre d&#39une force de maintien de la paix

Centrafrique : John Holmes propose l&#39envoi sans attendre d&#39une force de maintien de la paix

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Lors d&#39un exposé au Conseil de sécurité, John Holmes, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d&#39urgence de l&#39ONU, a suggéré l&#39envoi d&#39une force de maintien de la paix en République centrafricaine (RCA) à la frontière du Darfour et du Tchad, proposée par le Secrétaire général, sans attendre l&#39assentiment des pays voisins.

Dans un des pays « les plus pauvres du monde », où un million d'habitants dépendent déjà de l'aide humanitaire, les récents combats entre les groupes et rebelles et l'armée ont causé le déplacement de 212.000 personnes supplémentaires cette année, outre les 70.000 réfugiés au Tchad et au Cameroun, a rappelé John Holmes au retour d'une tournée en République centrafricaine, au Tchad, et au Darfour.

Le Secrétaire général avait proposé, dans un rapport rendu public le 23 février, le déploiement de 10.900 casques bleus à l'appui d'une mission des Nations Unies au Tchad et en République centrafricaine, alors que le Soudan ferme toujours sa région frontalière du Darfour à une mission des Nations Unies et de l'Union africaine (dépêche du 23.02.2007).

Ban Ki-moon soulignait que le déploiement d'une telle mission dans l'Est du Tchad était « encore soumise à l'autorisation du président Déby qui s'est dit préoccupé par la composante militaire ».

« Il est urgent d'assurer une meilleure protection des frontières de la RCA, notamment avec le Darfour. Ceci m'amène d'ailleurs à m'interroger sur l'approche à adopter : le déploiement d'une force multidimensionnelle dans le nord est de la RCA doit-il nécessairement être soumis à la volonté des autorités tchadiennes d'accepter une présence internationale sur son propre territoire ? », a déclaré aujourd'hui John Homes devant le Conseil de sécurité.

« Une autre possibilité serait de demander à l'Union africaine et à la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) d'étudier la possibilité de renforcer le mandat et le rôle des 380 soldats de la Force multinationale de la CEMAC (FOMUC). Cela pourrait inclure, par exemple le monitoring des activités militaires dans le nord du pays et aux alentours des frontières », a-t-il aussi proposé.

Le Secrétaire général adjoint a souligné que le président Bozizé et le Premier ministre Doté, à qui il a demandé de « lutter contre l'impunité », seraient favorables à une assistance internationale.

John Holmes a fait part de sa rencontre avec les populations « éparpillées dans la brousse » autour de la ville de Paoua. Les déplacés « n'ont accès à rien : ni eau potable, ni abris, ni services de santé ou d'éducation ».

« Ces personnes m'ont dit, de manière quasi-unanime, avoir fui non pas les rebelles [de l'Armée pour la restauration de la République et la Démocratie] mais les représailles des FACA [les forces armées nationales] et de la Garde présidentielle », a ajouté le Secrétaire général adjoint.

D'autres régions du pays sont affectées par des situations comparables, à Kaga Bandoro et Birao, dans le nord est du pays, où les populations ont été victimes des rebelles de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement, a-t-il expliqué.

« Malgré une équipe sur le terrain très enthousiaste, la réponse humanitaire reste insuffisante », a insisté le Secrétaire général adjoint, qui a rappelé que l'Appel humanitaire des Nations Unies pour la Centrafrique, d'un montant de 54 millions de dollars, n'était toujours financé qu'à 18%.