
Alors que son Envoyé pour le Soudan, Jan Eliasson, présentait aujourd'hui à Khartoum un bilan de sa mission politique, le Secrétaire général de l'ONU s'est dit « très déçu » par le refus du Soudan d'accorder des visas à la mission de haut niveau du Conseil des droits de l'homme qui devait se rendre au Darfour.
Retransmission[9mins]
Ban Ki-moon a souligné que c'était une question qu'il avait abordée expressément lors de sa réunion avec le président Bachir lors de leur rencontre à Addis-Abeba.
« Il avait indiqué alors qu'il n'aurait pas de problème à accorder de visa aux membres de la mission d'établissement des faits. J'exhorte fermement le gouvernement soudanais à se plier à la décision unanime du Conseil des droits de l'homme », a déclaré le Secrétaire général.
« La Mission poursuivra son évaluation et recueillera toutes les informations pertinentes qu'elle pourra de l'extérieur du pays », a prévenu hier Jody Williams, la chef de la Mission et lauréate du Prix Nobel de la Paix en 1997, depuis Addis-Abeba.
« La poursuite de la détérioration de la situation au Darfour est inacceptable », a poursuivi le Secrétaire général aujourd'hui devant la presse, ajoutant qu'il attendait toujours une réponse du président soudanais à sa lettre du 24 janvier, lettre qui souligne les conditions de la troisième phase du déploiement de la force des Nations Unies et de l'Union africaine (UA) au Darfour (dépêche du 6.02.07).
Ban Ki-moon a par ailleurs souligné qu'il attendait un rapport de son Envoyé spécial pour le processus de paix au Darfour, Jan Eliasson (dépêche du 12.02.07).
Ce dernier a présenté aujourd'hui à Khartoum un bilan de sa mission aux côtés de l'envoyé de l'Union africaine, Salim Ahmed Salim.
« Les travailleurs humanitaires sont épuisés et frustrés », a dit Jan Eliasson en référence aux 13.000 personnes engagées dans l'opération humanitaire de près d'un milliard de dollars au Darfour.
Salim Ahmed Salim a indiqué que leurs entretiens leur avaient permis de rencontrer quasiment tous les signataires de l'Accord de paix sur le Darfour signé à Abuja en mai 2006.
« Nous avons aussi rencontré les chefs de guerre, c'est-à-dire les non signataires de l'Accord d'Abuja, au Darfour-Nord, sous un 'arbre de la paix' », a-t-il ajouté.