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Kosovo : Martti Ahtisaari espère soumettre ses ultimes propositions au Conseil de sécurité en mars

Kosovo : Martti Ahtisaari espère soumettre ses ultimes propositions au Conseil de sécurité en mars

Martti Ahtisaari
L&#39Envoyé spécial pour le processus sur le statut final du Kosovo, Martti Ahtisaari, qui a rencontré à New York des membres du Conseil de sécurité, de l&#39Union européenne, et des représentants de la région, a annoncé aujourd&#39hui lors d&#39une conférence de presse pouvoir présenter son projet définitif au Conseil de sécurité au mois de mars.

L'ancien président de la Finlande a présenté le 2 février ses propositions sur le statut de la province serbe administrée par les Nations Unies depuis 1999, propositions qui prévoient d'abord des institutions nouvelles et des pouvoirs internationaux, et ensuite un calendrier pour y parvenir.

« A mon retour à Vienne, je m'arrêterai à Bruxelles pour présenter un exposé aux ministres de l'Union européenne, lundi prochain ». « Unie, l'Union européenne peut avoir une influence importante sur la politique internationale », a-t-il précisé, estimant que c'était le cas en ce qui concerne le Kosovo.

« Au cours de l'année écoulée, mon équipe et moi-même avons mené 50 négociations directes avec les équipes de Pristina et de Belgrade, et nos experts les ont rencontré 26 fois », a rappelé l'Envoyé spécial.

Mais à présent que le projet sur le statut final a été présenté, de nouvelles consultations auront lieu à nouveau avec les deux parties. « Je veux donner une nouvelle fois aux deux parties une chance de faire connaître leur point de vue. Puis je soumettrai mes propositions au Conseil de sécurité » a affirmé Martti Ahtisaari.

La semaine en cours devait être consacrée à répondre à des clarifications sur les 58 pages du document. Pristina a utilisé cette possibilité. Les parties doivent être présentes le 13 à Vienne, a-t-il affirmé.

« Si j'en crois la presse, Belgrade aurait besoin de plus de temps et devrait nommer une nouvelle équipe de négociation après les élections. Je pense pouvoir le conclure en mars. Après ça, ce sera hors de ma portée », a-t-il espéré.

Quant à la réception de son projet, Martti Ahtisaari a dit que les représentants de l'Eglise orthodoxe serbe avaient refusé de le consulter.

L'Envoyé spécial a estimé que les parties avaient réagi sans lire son projet. « Si certains quittent le Kosovo, ce sera pour d'autres raisons que les nouvelles institutions », a-t-il dit.

« J'ai l'esprit ouvert. S'il y a des propositions constructives, je les prendrai en compte. Je ne vais pas commencer à psychanalyser les parties. Mais il faut rappeler le contexte historique et se souvenir de ce qui s'est passé », a-t-il rappelé.

La Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) a été mise en place en 1999 à la suite des bombardements de l'OTAN contre la Serbie de Slobodan Milosevic qui avait durement réprimé les attaques du mouvement indépendantiste kosovar. La province à majorité albanophone avait aussi subi une politique d'effacement de l'identité albanaise, déjà depuis l'époque de la Yougoslavie soviétique.

« Ca fera huit ans cet été que l'ONU est là. Les attentes sont énormes, et déjà en 2006 la population attendait une issue. C'est pourquoi j'ai affirmé dans la presse que si une décision était encore reportée trop longtemps, je serais inquiet pour mes compatriotes dans le pays », a-t-il expliqué.

Interrogé sur le rôle de la Fédération de Russie, l'Envoyé spécial a souligné qu'en tant que membre du Groupe de contact sur le Kosovo, elle avait participé aux négociations et appelé les parties à « négocier de façon constructive » vendredi dernier.

A la question de savoir si, au cas où l'indépendance de facto était accordée au Kosovo, cela aurait une influence sur les mouvements indépendantistes dans les anciens territoires de l'Union soviétique, à savoir l'Abkhazie, la Transnistrie, le Karabakh, l'Ossétie du Sud, Martti Ahtisaari a répondu que « les séparatistes, s'ils existent, n'ont pas besoin du Kosovo pour avoir de telles idées ».

« Toutes ces situations sont spécifiques ». « On ne peut pas comprendre le Kosovo si on n'examine pas la situation » avant l'arrivée de l'ONU, a-t-il par ailleurs insisté.