L'actualité mondiale Un regard humain

La restructuration peut permettre un vrai renforcement du maintien de la paix, affirme Jean-Marie Guéhenno

La restructuration peut permettre un vrai renforcement du maintien de la paix, affirme Jean-Marie Guéhenno

media:entermedia_image:009dace9-ab17-4541-87ed-471ef1efb546
La restructuration du Département des opérations de maintien de la paix proposée par le Secrétaire général pourrait offrir une chance de « considérablement renforcer ces activités », a affirmé aujourd&#39hui son responsable à l&#39ONU, Jean-Marie Guéhenno.

« Il s'agit tout autant de le diviser que de consolider les ressources disponibles au sein du Secrétariat pour le maintien de la paix et d'achever les réformes proposées dans le rapport Brahimi de 2000», a dit le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix lors d'une rencontre avec la presse.

Le Secrétaire général Ban Ki-moon a proposé de diviser le Département en deux en créant un nouveau 'département de l'Appui logistique' séparé de l'organisation et du commandement proprement dit (dépêche du 5.02.07).

Jean-Marie Guéhenno a expliqué qu'à l'heure actuelle la gestion du maintien de la paix dépendait de ressources hors de son département, ce qui conduit à de « nombreux aller et retours entre divisions de l'ONU ».

« Le maintien de la paix ne figure pas dans la Charte des Nations Unies, il a émergé au fil du temps. Aussi, les besoins à l'heure actuelle sont déterminés par des critères définis au siège de l'ONU à New York. Mais manifestement on n'opère pas de la même façon à Bunia (en RDC) et à New York, les règles du marché ne sont pas les mêmes, etc. ».

« Il faudra que cette consolidation se fasse de façon cohérente », a-t-il conclu, ajoutant qu'elle entraînera un renforcement du personnel et que c'est pour cela qu'il y aura deux départements.

« En toute hypothèse, l'unité de commandement reste essentielle » et cette nécessité est reconnue par tous.

Lors d'une conférence de presse donnée en octobre dernier, Jean-Marie Guéhenno avait souligné qu'avec le déploiement complet d'une force au Liban, au Timor-Leste et au Darfour, le nombre de casques bleus dans le monde pourrait atteindre le chiffre de 140.000, ce qui représente non seulement un défi logistique pour son département, mais un défi politique pour les Etats membres (dépêche du 4.10.06).

Interrogé par ailleurs aujourd'hui sur les progrès des négociations pour le déploiement de forces de l'ONU au Darfour, le Secrétaire général adjoint a estimé qu'il n'était pas possible « d'avancer sans une idée claire de la position du gouvernement du Soudan ».

« Lors de la dernière visite du Secrétaire général à Addis-Abeba, je suis resté à travailler avec l'Union africaine pour évaluer le fonctionnement de la mission mixte », a-t-il dit.

« Nous allons aussi rapidement réévaluer les besoins, qui devraient être proches de la dernière évaluation faite à la fin du mois de juin 2006 ».

« Franchement, cette situation dure depuis bien trop longtemps », a dit Jean-Marie Guéhenno.

Le Secrétaire général adjoint a souligné que l'Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Soudan, l'ancien président de l'Assemblée générale Jan Eliasson, poursuivait ses activités pour relancer le processus de paix dans le pays.

« La recherche d'un accord de paix va de pair avec le maintien de la paix », a-t-il expliqué.

« Sans cessez-le-feu au Darfour, il sera très difficile d'obtenir l'engagement des pays contributeurs de troupes », a-t-il dit.

Le Secrétaire général adjoint a rappelé par ailleurs que le Département des opérations de maintien de la paix de l'ONU (DPKO selon l'acronyme anglais) n'avait « pas reçu des pays contributeurs une réponse adaptée ».

« Cela vient en partie de l'incertitude sur ce qui sera accepté » par le gouvernement soudanais, a-t-il ajouté.