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Le Moyen-Orient peut difficilement se permettre une nouvelle détérioration, affirme Ibrahim Gambari

Le Moyen-Orient peut difficilement se permettre une nouvelle détérioration, affirme Ibrahim Gambari

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« Aucun d&#39entre nous ne peut se permettre une nouvelle année comme l&#39année dernière au Liban et au Moyen-Orient », a déclaré aujourd&#39hui le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, Ibrahim Gambari, devant le Conseil de sécurité.

« S'agissant du Liban, comme sa population ne le sait que trop bien, le pays ne peut que difficilement se permettre une nouvelle détérioration. Pour de nombreux Libanais, les vieux démons du passés ont refait surface. Toutes les parties ont la responsabilité partagée de régler leurs différends politiques par le processus démocratique et de façon pacifique, afin d'épargner davantage d'insécurité, d'anxiété et de désarroi à sa population », a affirmé le Secrétaire général adjoint, lors d'une séance publique.

Selon le bureau du Représentant spécial du Secrétaire général au Liban, des affrontements ont eu lieu aujourd'hui à Beyrouth et au sud de Beyrouth, notamment entre étudiants à l'Université arabe de Beyrouth, qui auraient fait des morts, a rapporté le porte-parole adjoint du Secrétaire général lors de son point de presse.

Selon les informations parues dans la presse, un couvre-feu aurait été déclaré. Le chef du Hezbollah à l'origine des manifestations visant à renverser le gouvernement aurait appelé ses partisans à respecter le couvre-feu.

A Paris, le Secrétaire général a participé aujourd'hui à la conférence des donateurs pour reconstruction du Liban, qui se tenait en présence du Premier ministre libanais Fouad Siniora (dépêche du 25.01.07).

S'agissant des relations entre Israël et Palestiniens, « la reprise du processus politique est une priorité incontestable », a estimé Ibrahim Gambari devant le Conseil.

« Le Secrétaire général encourage les deux leaders à continuer sur la voie des progrès accomplis en mettant en oeuvre les accords et en commençant à régler les problèmes fondamentaux du conflit », a-t-il dit, rappelant que la prochaine réunion du Quatuor aurait lieu le 2 février prochain.

Le Secrétaire général adjoint a rappelé les efforts soutenus du Premier ministre israélien Ehud Olmert et du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour reprendre le dialogue politique.

Il a souligné la « retenue considérable » du gouvernement israélien face aux 104 roquettes tirées contre Israël au cours des deux derniers mois. Mais le cessez-le-feu ne s'applique pas à la Cisjordanie et les raids et affrontements ont fait en tout 28 morts et 130 blessés palestiniens, 10 blessés israéliens.

Ibrahim Gambari a rappelé les conflits internes, notamment inter-palestiniens. En dépit d'une visite du président Abbas en Syrie et d'une rencontre avec le chef du Hamas exilé Khaled Mashal, ce dernier a persisté dans son refus de reconnaître Israël, même s'il a pour la première fois déclaré publiquement que l'existence d'Israël était « une réalité » qui demeurerait avec la création d'un Etat palestinien dans les frontières du 4 juin 1967.

Les négociations n'ont cependant pas permis de former un gouvernement d'unité nationale et « le président Abbas a souligné que des élections anticipées étaient toujours à l'ordre du jour si un gouvernement d'unité nationale n'était pas formé ».

L'élection du mouvement islamiste Hamas, qui maintient à son ordre du jour la destruction d'Israël, a conduit à une nette réduction de l'assistance internationale au gouvernement palestinien.

Mais en réalité, souligne le Secrétaire général adjoint, « l'assistance internationale aux Palestinien a en fait augmenté ».

L'assistance s'est élevée au total à 1,2 milliards de dollars, hors les fonds transférés par les donateurs régionaux, ce qui représente un accroissement de 10% depuis 2005.

L'assistance humanitaire a doublé depuis 2004, mais les niveaux de pauvreté ont augmenté de 30%.

« La dégradation de la situation sur le terrain souligne les limites de l'aide internationale », a expliqué Ibrahim Gambari.

« Sans une liberté de circulation accrue et sans processus politique vers la solution des deux Etats, le mieux que puisse faire l'aide internationale est de contenir pour un temps l'instabilité », a-t-il ajouté.

« L'expérience de l'année dernière montre que ce genre d'investissement ne rapporte que des bénéfices de plus en plus réduits », a-t-il encore souligné.