Liban : Kofi Annan très préoccupé par la situation dans le pays
Le Secrétaire général s'est dit aujourd'hui à New York très préoccupé par la situation au Liban, au lendemain de l'assassinat du ministre de l'Industrie, Pierre Gemayel, alors que le gouvernement libanais a demandé une assistance technique aux Nations Unies pour enquêter sur ce meurtre.
Kofi Annan a fait savoir qu'il s'était entretenu aujourd'hui au téléphone avec le Premier libanais, Fouad Siniora, lors d'une rencontre avec la presse, au siège de l'ONU à New York.
Il a également appelé tous les leaders de la région, y compris les dirigeants syrien et iranien, à travailler avec les parties pour préserver l'unité et la stabilité du Liban.
À Beyrouth, le Représentant personnel du Secrétaire général pour le Liban, Geir Pedersen, a rencontré l'ancien président Amine Gemayel et les autres membres de la famille du ministre assassiné, Pierre Gemayel, auxquels il a présenté ses condoléances, a rapporté le porte-parole du Secrétaire général.
Il a aussi rencontré le Premier ministre Fouad Siniora et les dirigeants de nombreux partis au Liban.
« Son message a été clair », a indiqué le porte-parole. « Le moment n'est pas à la confrontation mais à la recherche de solutions à la situation très difficile que traverse le pays. Il ne faut pas laisser les responsables de l'assassinat parvenir à leur objectif de désunion et de discorde au sein de la société libanaise », a dit le Représentant.
Agé de 34 ans, le leader chrétien Pierre Gemayel a été assassiné hier à Beyrouth. Il était le fils de l'ancien président libanais Amin Gemayel et neveu du président Bachir Gemayel assassiné en 1982. Il était aussi l'un des chefs du mouvement anti-syrien connu sous le nom de « mouvement du 14 mars », point culminant des manifestations anti-syriennes à Beyrouth qui avaient suivi l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, le 14 février 2005, et qui avaient poussé au retrait syrien du Liban.
Cet assassinat est intervenu quelques heures avant que le Conseil de sécurité ne donne son accord à un projet, établi entre les Nations Unies et le gouvernement du Liban, visant à créer un tribunal international pour juger les assassins de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri ( première dépêche et seconde dépêche du 21.11.06).
Le président du Conseil a fait savoir hier par courrier au Secrétaire général que les membres du Conseil étaient satisfaits de l'accord négocié avec le Liban concernant la création d'un tribunal spécial.
En conséquence, il a demandé à Kofi Annan de procéder, en collaboration avec le gouvernement du Liban et conformément à sa constitution, à la négociation d'un accord final sur ce tribunal.
Selon les premières conclusions de la Commission d'enquête internationale, dirigée par Serge Brammertz et établie par les Nations Unies, les responsables des services de sécurité syriens seraient impliqués dans l'assassinat.
Le Secrétaire général a par ailleurs adressé, hier tard dans la journée, une lettre au président du Conseil de sécurité pour l'informer qu'il a reçu une demande du Premier ministre du Liban visant à ce que la Commission fournisse une assistance technique aux autorités libanaises dans leur enquête sur l'assassinat de Pierre Gemayel, a indiqué son porte-parole.
Étant donné que Serge Brammertz et son équipe font rapport au Conseil de sécurité, Kofi Annan a transmis cette requête au Conseil afin qu'il prenne les mesures appropriées.