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Darfour : Jan Egeland exhorte le Conseil de sécurité à prendre ses responsabilités

Darfour : Jan Egeland exhorte le Conseil de sécurité à prendre ses responsabilités

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Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Jan Egeland, a exhorté aujourd&#39hui le Conseil de sécurité et la communauté internationale dans son ensemble à prendre ses responsabilités pour protéger les populations civiles du Darfour où 4 millions de personnes ont maintenant besoin d&#39une assistance humanitaire.

« L'échec du gouvernement soudanais à protéger ses propres citoyens, y compris dans les zones où les rebelles ne sont pas présents, est scandaleux. De même que l'échec de la communauté internationale à assumer ses responsabilités, un an après l'engagement pris par les leaders du monde entier de protéger les civils quand les gouvernements y échouent », a déclaré le Secrétaire général adjoint devant le Conseil de sécurité.

Jan Egeland était venu présenter aux membres du Conseil de sécurité les conclusions de sa visite au Darfour effectuée la semaine dernière pour évaluer la situation sur le terrain (dépêche du 20.11.06).

Alors qu'un accord sur le déploiement d'une mission mixte de l'Union africaine et des Nations Unies semble avoir été conclu jeudi dernier, à l'occasion de la réunion de haut niveau d'Addis-Abeba, le Secrétaire général adjoint a fait état d'un contraste frappant entre la volonté affichée au niveau diplomatique et la réalité qu'il a constatée en personne sur le terrain, souligne un communiqué de l'ONU (dépêche du 17.11.06).

L'armement des miliciens se poursuit, au mépris des résolutions du Conseil de sécurité, de même que le recrutement d'enfants et d'adolescents dans les camps de personnes déplacées, a affirmé Egeland.

Les attaques et les actes de banditisme commis par les miliciens ont rendu 95% de toutes les routes du Darfour impraticables par les personnels des Nations Unies et des ONG. Par conséquent, de plus en plus de camps de réfugiés sont coupés d'une assistance véritable, voire de toute assistance, a-t-il expliqué.

« Les forces gouvernementales, les miliciens, les groupes rebelles, et un nombre important de groupes armés tchadiens errent librement à l'intérieur des camps, semant la terreur et la peur », a-t-il encore déploré.

Le Darfour est aujourd'hui le théâtre de la plus vaste opération humanitaire du monde, avec près de 14 000 employés locaux et internationaux déployés dans la région. Ce personnel humanitaire doit faire face aux quatre millions de personnes qui nécessitent aujourd'hui une aide d'urgence dans la région, dont deux millions sont des personnes déplacées.

Les gens y meurent au rythme d'environ 10 000 par mois, toutes causes confondues, y compris des attaques perpétrées par les miliciens, qui répandent la terreur dans les camps et dans les villages.

Si cette opération humanitaire, la plus importante au monde, venait à échouer, la spirale s'aggraverait au-delà de toute mesure, a prévenu Jan Egeland.

Le moratoire sur les restrictions aux opérations humanitaires reste en vigueur au Darfour, et devrait être prolongé, mais n'est absolument pas respecté sur le terrain, a-t-il encore dénoncé.

Jan Egeland avait du écourter sa visite au Darfour, les autorités soudanaises ne l'ayant pas autorisé à y circuler librement. Il lui avait été interdit de se rendre dans quatre des six localités qu'il avait choisies afin d'évaluer en personne la situation humanitaire sur place (dépêche du 17.11.06)