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Côte d'Ivoire : inquiétude de l'ONU après les déclarations de "certains responsables politiques"

Côte d'Ivoire : inquiétude de l'ONU après les déclarations de "certains responsables politiques"

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L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a fait part hier de sa profonde préoccupation après les récentes déclarations de certains dirigeants politiques du pays qui pourraient constituer un recul pour le processus de paix.

L’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) a fait part hier de sa profonde préoccupation après les récentes déclarations de certains dirigeants politiques du pays qui pourraient constituer un recul pour le processus de paix.

« Ces déclarations sont d’autant plus difficiles à comprendre qu’elles interviennent à un stade critique de l’application de la feuille de route », est-il indiqué dans un communiqué publié à Abidjan.

Le 6 août dernier, le président ivoirien, Laurent Gbagbo, a évoqué les audiences foraines qui ont lieu actuellement afin de permettre la constitution de listes électorales : « Aucun certificat de nationalité ne sera délivré et aucune carte nationale d’identité ne sera délivrée, ni au cours des présentes audiences foraines ni à l’occasion de ces audiences. [Elles] ne seront pas non plus le lieu d’appeler les populations à venir demander des certificats de nationalité », a-t-il indiqué, ce qui va à l’encontre de ce qui est prévu dans le processus de paix.

Laurent Gbagbo a également déclaré qu’ « aucune liste nouvelle d’électeurs ne sera créée » et soutenu qu’il userait « si nécessaire, des pouvoirs que [lui] confère l’article 48 de [la] Constitution, pour prolonger d’autant de temps que sera prolongé l’exercice du mandat du Président de la République, celui des autres institutions », ce qui est catégoriquement rejeté par l’opposition.

Les Forces nouvelles (FN) et l’opposition ivoirienne ont violemment réagi à ces propos. Les FN, qui contrôlent le nord du pays, ont ainsi annoncé, en signe de désapprobation, qu’elles suspendaient leur participation au dialogue militaire, c'est-à-dire au Programme de désarmement, démobilisation, réinsertion (PDDR). Une décision qui remet en cause le processus de paix dans lequel s’est engagée la Côte d’Ivoire afin que puissent se tenir des élections présidentielles au plus tard le 31 octobre prochain.

L’ONUCI souligne que « des progrès ont été enregistrés notamment dans les domaines de l’identification avec le démarrage des audiences foraines, du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) à travers le préregroupement à vérifier par le comité quadripartite créé à cet effet, le début du démantèlement des milices ainsi que du redéploiement en cours de l’administration ».

« Pour importants qu’ils soient, ces acquis sont encore fragiles et méritent d’être consolidés par tous les acteurs politiques du pays », ajoute l’ONUCI, appelant toutes les parties ivoiriennes à privilégier la voie du dialogue pour surmonter leurs incompréhensions et même leurs divergences.

L'ONUCI, à l’instar du Conseil de sécurité le 7 août dernier (dépêche du 7.08.06), lance un appel solennel à tous les acteurs de la crise pour qu’ils maintiennent leur engagement et leur participation au processus de paix, « en dehors duquel aucune solution viable et durable n’est possible ».