Moyen-Orient : A Rome, Kofi Annan propose un plan sur "trois fronts"
Premier point de son intervention, le Secrétaire général a exhorté les parties à cesser immédiatement les hostilités entamées entre Israël et le Hezbollah le 12 juillet dernier.
« Je demande à cette conférence d'exhorter le Conseil de sécurité à appeler à une cessation immédiate des hostilités », a-t-il ajouté.
Le Secrétaire général a souligné la grave crise humanitaire qui touche près de 800.000 personnes au Liban.
« Près de 400 Libanais ont été tués, des milliers blessés ». « Des dizaines d'Israéliens ont été blessés et des centaines blessés », a dit Kofi Annan qui a demandé une minute de silence en mémoire des victimes.
Prévenant qu'un « grave risque d'escalade » persistait, le Secrétaire général a demandé au Hezbollah d'arrêter la prise pour cible des centres de population israéliens et appelé Israël à mettre fin à ses bombardements, blocus et opérations terrestres.
Il est déterminant « que cette interruption des combats ne soit pas utilisée par les parties pour mener des offensives, pour se redéployer ou pour se réapprovisionner », a dit le Secrétaire général.
« Une force internationale aura un rôle vital à jouer dans ce scénario », a-t-il ajouté.
Cette force aura dans un premier temps un rôle humanitaire. Elle garantira ensuite la mise en oeuvre de l'Accord de Taëf [qui avait mis fin à la guerre civile au Liban] et aux résolutions 1559 et 1680 du Conseil de sécurité en permettant au gouvernement libanais de prendre le contrôle de tout son territoire.
« Deuxièmement, il faut une cadre politique qui puisse être transformé en un processus de paix à long terme », a dit Kofi Annan qui a estimé que ce plan devrait régler la question des prisonniers, la délimitation des frontières du Liban et un mécanisme pour surveiller sa mise en oeuvre ».
A ce sujet il a réitéré qu'une telle solution devrait aussi comprendre l'Iran et la Syrie.
Troisième et dernier point, le Secrétaire général a appelé à un ensemble de mesures de soutien économique pour le Liban, afin de procéder, « une fois encore, à sa reconstruction ».
« Il faut mener ces trois actions en parallèle », a de nouveau souligné le Secrétaire général, comme il l'avait fait la semaine dernière devant le Conseil de sécurité (dépêche du 20.07.06).
Kofi Annan a enfin réitéré la nécessité de reprendre les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens, ne serait-ce que pour « retirer le prétexte dont se servent les extrémistes de toute la région, y compris au Liban ».
« En dépit de tout ce qui s'est passé, et de la situation actuelle à Gaza, les Israéliens et les Palestiniens sont clairement en majorité en faveur d'une paix négociée », a-t-il estimé.
A l'issue de la conférence de Rome aujourd'hui, les Etats et institutions présentes ont adopté une déclaration finale, dans laquelle ils ont notamment « exprimé leur détermination à travailler immédiatement en vue de parvenir de toute urgence à un cessez-le-feu afin de mettre fin aux hostilités et aux violences actuelles ».