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Somalie : le Conseil de sécurité en discussion sur une déclaration présidentielle

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Somalie : le Conseil de sécurité en discussion sur une déclaration présidentielle

Après une réunion hier avec le Conseil de sécurité, le Représentant du Secrétaire général pour la Somalie, François Lonseny Fall, a indiqué aujourd'hui que les membres du Conseil étaient actuellement en discussion sur une déclaration présidentielle.

Lors d'une conférence de presse donnée aujourd'hui à l'ONU, François Lonseny Fall, a rappelé qu'il avait présenté hier au Conseil de sécurité, réuni à huis clos sur la Somalie, les derniers développements intervenus dans le pays.

image? Retransmission de la conférence de presse[33mins]

Sur le plan politique, le Représentant a évoqué la prise de Mogadishu et d'autres districts, au mois de juin, par l'Union des tribunaux islamiques.

Il a aussi fait un point de la situation humanitaire.

François Lonseny Fall a également abordé la question de l'embargo sur les armes et de sa violation qui se poursuit.

Il a enfin fait part de la demande de l'IGAD et de l'Union africaine (UA) de rechercher une exemption sur l'embargo pour le possible déploiement d'une force de l'UA pour un soutien à la paix.

Une demande similaire a été également formulée par le gouvernement fédéral de transition pour la levée d'une force de sécurité nationale, a-t-il encore rapporté.

« Compte tenu du contexte politique, la Somalie représente depuis 15 ans la situation humanitaire la plus difficile », a par ailleurs déclaré aujourd'hui Jan Egeland, Coordonnateur des secours d'urgence et Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, lors d'une conférence de presse donnée également au siège de l'ONU.

Jan Egeland a révélé que le Chef du Conseil suprême islamique de Somalie, ex-Conseil des tribunaux islamiques, lui avait indiqué dimanche la volonté de son mouvement de voir les activités humanitaires reprendre dans les régions qu'il contrôle, dont la majeure partie de Mogadishu.

La Somalie, qui compte aujourd'hui un million de personnes déplacées, présente les taux les plus élevés de mortalité infantile, soit un enfant sur quatre, et de déscolarisation, soit un enfant sur cinq, a déploré Jan Egeland.

Les organisations humanitaires ont jusqu'ici réussi à travailler en « Somaliland » et au « Puntland », alors que le centre et le sud du pays ont continué d'être marqués par des combats, des pillages ou encore des attaques délibérées contre les journalistes et le personnel humanitaire, a-t-il précisé.

Pour venir en aide aux 1,4 million de personnes sur les 2,1 millions que compte le pays et rétablir une Somalie stable et démocratique, la communauté internationale doit déployer un effort massif sur les plans politique, diplomatique, sécuritaire et humanitaire, a-t-il prévenu.

Le Secrétaire général adjoint a aussi indiqué qu'il avait écrit au « Core Group », présidé par la Norvège et les États-Unis, pour demander des ressources financières, estimant qu'il n'y avait aucun inconvénient à ce que la communauté humanitaire entre en contact avec le Conseil suprême islamique de Somalie.

Lors son entretien dimanche avec le Chef du Conseil suprême islamique de Somalie, le représentant de l'ONU a non seulement demandé que soit sécurisé l'accès du personnel humanitaire, mais aussi que soient traduits en justice les auteurs du meurtre du journaliste suédois, tué par balle le 23 juin dernier, lors d'une manifestation islamiste organisée à Mogadishu.

Le Coordonnateur des secours d'urgence n'a pas caché son inquiétude devant la volonté manifestée par le Conseil suprême islamique de Somalie, qui bénéficie du soutien populaire partout où il est implanté, de réprimer toute résistance à son mouvement.

Cela est d'autant plus préoccupant, a avoué Jan Egeland, que le gouvernement fédéral de transition et les Seigneurs de guerre ont rejeté toute idée de se placer sous la coupe du Conseil.

Dans son dernier rapport sur la Somalie, le Secrétaire général de l'ONU a demandé l'établissement d'un cessez-le feu « durable » à Mogadishu, le renforcement des institutions fédérales de transition à Baidoa afin de « jeter un pont » entre les deux villes (dépêche du 07.07.06).

L'Union des tribunaux islamiques qui veut imposer la charia en Somalie a réussi début juin a repoussé les miliciens de l'Alliance pour la restauration de la paix et contre le terrorisme (ARPCT) en dehors de Mogadishu, après quatre mois de combats.

La Somalie n'a plus de gouvernement central depuis 1991.

Le gouvernement intérimaire somalien, qui bénéficie du soutien des Nations unies, tente d'imposer son autorité depuis Baidoa, à 240km à l'ouest de Mogadiscio, en raison de l'insécurité régnant dans la capitale.