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Chypre : le processus de réunification relancé sous les auspices de l'ONU

Chypre : le processus de réunification relancé sous les auspices de l'ONU

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Le président chypriote grec Tassos Papadopoulos et le dirigeant chypriote turc Mehmet Ali Talat se sont engagés samedi, dans une déclaration conjointe adoptée sous les auspices de l'ONU, à reprendre les discussions vers la réunification de Chypre, qualifiant « d'inacceptable » le maintien du statu quo.

Les parties se sont engagées sur le principe de « l'unification de Chypre sur la base d'une fédération bizonale et bicommunautaire et de l'égalité politique, ainsi que le prévoit les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité », a déclaré samedi le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques de l'ONU, Ibrahim Gambari.

Après des consultations séparée la semaine dernière à Chypre ainsi qu'à Ankara et Athènes, le Secrétaire général adjoint était parvenu à rassembler les parties pour une réunion face à face (dépêche du 6.07.06).

La déclaration de principes reconnaît que « le statu quo est inacceptable et que sa prolongation aurait des conséquences négatives pour les chypriotes grecs et turcs ».

Elle dispose aussi « qu'un règlement global est à la fois possible et désirable » et « qu'il ne devrait pas être retardé ».

Les parties se sont mises d'accord pour « entamer un processus immédiatement, comportant des discussions bicommunautaires sur les questions qui affectent les populations dans leur vie de tous les jours, ainsi que les questions de fonds, qui contribueront les unes et les autres à un règlement global ».

La déclaration de principe insiste par ailleurs sur la nécessité de parvenir « à une bonne atmosphère » et à mettre fin aux « récriminations réciproques ».

Concrètement, Tassos Papadopoulos et Mehmet Ali Talat ont décidé que les Comités techniques sur les questions affectant la vie de tous les jours se réuniront vers la fin du mois de juillet, dans la mesure où les deux dirigeants auront échangé une liste des questions de fond, qui devra être étudiée par les groupes de travail bicommunautaires et finalisée par les dirigeants eux-mêmes.

Il est enfin prévu que les dirigeants se réunissent de nouveau afin de donner des directives aux groupes de travails.

Lors d'un référendum organisé le 24 avril 2004, les Chypriotes grecs avaient rejeté, avec une majorité de près de 76% des voix, le plan de paix présenté par les Nations Unies, mettant un terme aux espoirs d'une réunification rapide de l'île.

En l'absence de réunification, l'entrée de Chypre dans l'Union européenne en mai 2004 n'a bénéficié qu'à la partie grecque de l'île.

L'ONU maintient une présence sur l'île par l'intermédiaire de sa Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP) instaurée en 1964 afin de prévenir les combats entre les communautés chypriote grecque et chypriote turque.

Indépendante depuis le 16 août 1960, Chypre est divisée depuis 1974, date à laquelle le gouvernement turc avait envahi le nord de l'île pour répondre à un coup d'Etat militaire, soutenu par le gouvernement grec.

Le mandat de l'UNFICYP a été alors élargi à la surveillance des lignes de cessez-le-feu et de la zone tampon et à des activités humanitaires.