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Les Africains déterminés à régler eux-mêmes les crises du continent, selon Kofi Annan

Les Africains déterminés à régler eux-mêmes les crises du continent, selon Kofi Annan

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Lors d'un entretien avec la radio de l'ONU accordé hier au Ghana au terme d'une tournée en Afrique de l'Ouest, le Secrétaire général a estimé que les dirigeants africains étaient « véritablement déterminés à régler eux-mêmes les problèmes de leur continent ».

« Les discussions sur le Darfour et d'autres crises au sommet de l'Union africaine à Banjul, de même que mes rencontres bilatérales avec les chefs d'Etats africains, m'ont convaincu qu'ils sont déterminés à régler les problèmes de sécurité afin de pouvoir se concentrer sur les questions économiques et sociales », a déclaré Kofi Annan au micro de la radio de l'ONU, lors d'une interview à Accra, capitale du Ghana.

« Au mini-sommet de Yamoussoukro sur la Côte d'Ivoire, des dirigeants comme le président Thabo Mbeki de l'Afrique du Sud et Olusegun Obasanjo du Nigéria ont pris également le temps de venir s'asseoir à la table de négociations, afin de presser les parties d'honorer leurs engagements », a-t-il poursuivi.

« Ils ont investi beaucoup de temps et de prestige personnel dans cet effort. Ils n'y sont pas obligés car ils ont beaucoup à faire dans leur propre pays. Mais ils reconnaissent que ces problèmes internes ne restent pas internes très longtemps. Ils produisent des réfugiés et se propagent à la région », a affirmé Kofi Annan.

« Je termine donc ce voyage optimiste », a indiqué le Secrétaire général qui achève une tournée en Afrique de l'Ouest qui l'a mené à Banjul en Gambie pour participer au sommet de l'Union africaine, en Sierra Leone, au Liberia et à Yamoussoukro en Côte d'Ivoire où il a présidé un mini-sommet.

Le Secrétaire général a rappelé qu'il avait demandé aux parties en Côte d'Ivoire de suivre leurs engagements. « Nous suivrons la situation et un bilan des progrès sera fait en septembre prochain », a-t-il précisé.

Interrogé sur le sentiment de frustration qui peut découler de la lenteur avec laquelle progresse le règlement de certaines crises, comme le Darfour ou la Côte d'Ivoire, Kofi Annan a rappelé « que ces crises ne résolvaient pas du jour au lendemain ».

« Il faut aussi accepter qu'en tant qu'outsider, les Nations Unies ne peuvent que prêter assistance. La responsabilité du règlement incombe aux dirigeants des pays concernés. Parfois j'ai le sentiment que les tiers semblent être plus préoccupés par la paix que les dirigeants du pays eux-mêmes, et cela reste incompréhensible », a-t-il déploré.

Le Secrétaire général a par ailleurs rendu hommage à la présidente du Libéria, Ellen Johnson-Sirleaf, premier dirigeant femme démocratiquement élue sur le continent africain.

« Lorsque l'on aura plus de femmes au pouvoir partageant le pouvoir avec les hommes, nous aurons une meilleure gouvernance », a-t-il conclu.