L'actualité mondiale Un regard humain

Inauguration de la Commission de consolidation de la paix

Inauguration de la Commission de consolidation de la paix

media:entermedia_image:d0321a2d-0786-470f-b971-01190f4aab7d
Après le Conseil des droits de l'homme à Genève, l'ONU marque une nouvelle étape majeure de sa réforme institutionnelle avec l'inauguration de la Commission de consolidation de la paix, organe intergouvernemental chargé d'aider les pays sortant d'un conflit armé, aujourd'hui à New York en présence du Secrétaire général.

« Le nombre des conflits a certes baissé, grâce notamment à la contribution de l'ONU, mais le monde a vu un nombre inacceptable d'accords de paix se désintégrer dans les cinq ans qui sont suivi la guerre civile », a affirmé Kofi Annan dans un discours prononcé aujourd'hui, à l'ouverture de la première réunion de la Commission.

« Comme on vient de le voir au Timor-Leste, un retrait trop rapide peut aboutir à un revers et rendre nécessaire un redéploiement coûteux, en particulier pour la population civile », a-t-il ajouté.

« La consolidation de la paix exige, a-t-il estimé, l'augmentation des ressources, l'amélioration de la coordination des stratégies, mais d'abord et avant tout, leur appropriation par les premiers concernés, gouvernement et population nationaux ».

« Elle exige aussi la mise en place d'institutions publiques efficaces, dans un cadre constitutionnel et d'état de droit », a-t-il ajouté.

Le Secrétaire général a salué la naissance de cette nouvelle Commission aux côtés des présidents de l'Assemblée générale, du Conseil de sécurité et du Conseil économique et social (ECOSOC).

« C'est un jour important pour l'Organisation », a déclaré Kofi Annan, lors d'une rencontre avec la presse, à l'issue de la réunion.

Créée, le 20 décembre 2005, simultanément par l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité, la Commission de consolidation de la paix est habilitée à donner un avis à ces deux instances mais aussi au Secrétaire général et aux pays sur le point de sombrer dans un conflit, rappelle un communiqué de l'ONU.

La création d'une telle Commission avait été décidée au sommet mondial de septembre. Dans son document final, les Etats Membres avaient décidé d'instituer « une Commission de consolidation de la paix en tant qu'organe intergouvernemental consultatif ».

Outre les membres de son Comité d'organisation, elle comprend, pour les réunions consacrées à tel ou tel pays, des représentants du pays concerné, des pays de la région et de ceux qui participent au relèvement et qui fournissent des ressources importantes et un nombre élevé de militaires et de membres de la police civile.

Elle accueillera aussi des représentants des institutions financières régionales et internationales dont les institutions de Bretton Woods.

La Commission a élu aujourd'hui son premier président, Ismaël Abraao Gaspar Martins, ressortissant de l'Angola, un pays qui sort d'un long conflit. « Rien ne pourra réellement être accompli sans un financement soutenu et prévisible », a-t-il prévenu.

« Les institutions financières internationales seront des acteurs clefs et centraux des efforts de la Commission », a dit en écho Jan Eliasson, président de l'Assemblée générale.

La Commission a inscrit à son ordre du jour le Burundi et la Guinée-Bissau, deux pays qui continuent de faire face à de grands défis politiques et économiques, des années après la fin d'une guerre civile.