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Guantanamo : cinq experts des Nations Unies réclament la fermeture immédiate du centre de détention

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Guantanamo : cinq experts des Nations Unies réclament la fermeture immédiate du centre de détention

Après le suicide samedi de trois détenus à Guantanamo, cinq experts des droits de l'homme des Nations unies ont réclamé de nouveau aujourd'hui la fermeture immédiate de la prison américaine où les conditions de détention « inhumaines et dégradantes » affectent la santé mentale des détenus.

« Le suicide simultané de trois détenus sur la base militaire de Guantanamo le 10 juin 2006 était dans une certaine mesure prévisible à la lumière des conditions de détention rudes et prolongées et renforce la nécessité d'une fermeture immédiate du centre de détention », ont déclaré les cinq experts indépendants, chargés de suivre la situation des détenus à Guantanamo, dans un communiqué publié aujourd'hui à Genève.

Les cinq experts ont demandé, à plusieurs reprises mais sans succès, au gouvernement des Etats-Unis l'autorisation de s'entretenir en privé avec les détenus, rappelle le communiqué.

Après ces trois suicides, les experts attirent l'attention sur la santé mentale des détenus.

Les cinq experts sont : Leila Zerrougui, présidente du Groupe de travail sur les détentions arbitraires, Leandro Despouy, Rapporteur sur l'indépendance des juges et des avocats, Manfred Nowak, Rapproteur sur la torture, Asma Jahangir, Rapporteuse sur les libertés religieuses, et Paul Hunt, Rapporteur sur les questions de santé.

Dans un rapport publié le 16 février dernier, les experts avaient déjà appelé les Etats-Unis à fermer immédiatement le centre de détention.

Ils avaient aussi appelé l'Administration américaine à traduire tous les détenus devant un tribunal compétent indépendant ou à les libérer.

Le rapport dénonçait le caractère arbitraire des détentions et la violation des garanties judiciaires.

Il dénonçait aussi les conditions inhumaines et dégradantes des conditions de détention ainsi que la pratique de la torture. Il attirait l'attention sur les effets nocifs de ces conditions de détention sur la santé mentale des détenus (dépêche du 16.06.06).

Après la publication du rapport, le Secrétaire général s'était prononcé pour une fermeture de Guantanamo, le plus tôt possible. Il avait aussi demandé à ce que les détenus soient « jugés ou libérés » (dépêche du 16.06.06).

Plus récemment, dans les conclusions des travaux de sa 36e session, le Comité contre la torture avait aussi demandé la fermeture du centre de détention américain sur l'île de Cuba (dépêche du 19.05.06).