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HCR : Les attaques des milices janjawid continuent dans l'est du Tchad

HCR : Les attaques des milices janjawid continuent dans l'est du Tchad

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L'agence des Nations Unies pour les réfugiés s'est déclarée « extrêmement inquiète » face à la poursuite des attaques par les milices janjawid dans l'est du Tchad et aux risques d'accroissement du déplacement interne de Tchadiens.

« L'insécurité persistante est également une menace pour les 213 000 réfugiés soudanais du Darfour qui se trouvent dans la douzaine de camps administrés par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) dans cette région isolée le long de la frontière avec le Soudan (carte) », a déclaré aujourd'hui le porte-parole de l'agence, Ron Redmond, lors de son point de presse à Genève.

« Samedi, des miliciens armés ont volé 350 têtes de bétail dans un village à 20 kilomètres à l'ouest de Koukou Angarana, dans la région de Goz Beida à l'est du Tchad (carte). Aucun mort n'a été rapporté, mais c'est le dernier exemple en date de l'escalade de la violence qui provoque de plus en plus de déplacements et parfois des morts », a dit le porte-parole.

« Les attaques janjawid contre les Tchadiens semblent devenir plus systématiques et même parfois mortelles, durant ces trois derniers mois et il n'y a aucun signe que cet engrenage ne s'arrête ».

Le HCR rappelle qu'environ 50 000 personnes sont déplacées dans l'est du Tchad, elles ont fui leurs maisons ces derniers mois après la douzaine d'attaques par les janjawid. Dans certains cas, les personnes fuient de peur des risques d'attaques et beaucoup ont été déplacées à plusieurs reprises.

« Une importante attaque près de Modeyna les 3 et 4 mars derniers a provoqué le déplacement de milliers de villageois vers Koloye, à 15 kilomètres de là. Des douzaines d'habitants auraient été tués pendant cette attaque. Les miliciens ont ensuite attaqué Koloye et les déplacés de Modeyna ont dû fuir une nouvelle fois, cette fois vers Gouroukoun, un village près de Goz Beida, qui accueille actuellement près de 11 000 déplacés ».

« Le 13 avril, des centaines de Janjawid ont attaqué le village de Djawara, massacrant plus de 100 hommes et volant des centaines de têtes de bétail. Djawara, à 60 kilomètres de la frontière soudanaise, et d'autres villages alentour sont maintenant désertés. La plupart des habitants ont fui vers le nord-est vers Dogdore pour rejoindre d'autres personnes récemment déplacées internes. Dogdore accueille maintenant environ 9000 déplacés tchadiens ».

Les équipes de l'UNHCR se sont entretenues avec de nombreux déplacés dans des installations spontanées, a affirmé Ron Redmond.

« Ils disent que les attaques ont été perpétrées par les milices janjawid venues depuis le Soudan. Ils ont également dit qu'à plusieurs occasions, ils ont reconnu des Tchadiens d'autres tribus prenant part eux aussi aux attaques avec les milices janjawid soudanaises. Ils prétendent que ces Tchadiens ont conclu des accords avec les milices pour éviter les attaques sur leur propre propriété et leur bétail. »

Le HCR a lancé de nouveau un appel d'urgence aux autorités du Tchad et du Soudan pour qu'elles renforcent la sécurité dans les régions frontalières afin de prévenir toute nouvelle attaque et tout nouveau déplacement.

Il a aussi demandé « un plus grand engagement de la communauté internationale pour gérer la très sérieuse question de la propagation de l'instabilité et de l'insécurité ».

Au total, 213 000 réfugiés soudanais se trouvent actuellement dans l'est du Tchad ainsi que 50 000 personnes déplacées. Il y a également quelque 47 000 réfugiés originaires de la République centrafricaine dans le sud du Tchad.