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Sommet sur le SIDA : la Déclaration finale est un texte substantiel, estime Jan Eliasson

Sommet sur le SIDA : la Déclaration finale est un texte substantiel, estime Jan Eliasson

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Saluant le sommet sur le SIDA qui s'achève aujourd'hui comme un « succès sans précédent », le président de l'Assemblée générale, Jan Eliasson, a estimé que la Déclaration politique qui sera adoptée ce soir contient des dispositions solides qui dépassent, selon le directeur d'ONUSIDA, les textes internationaux antérieurs.

imageRetransmission de la conférence de presse [31mins]

« Je crois que nous sommes parvenus à un bon texte, substantiel et solide. Il y a toujours des choses que l'on aimerait rajouter, mais nous avons déjà une réaffirmation de la Déclaration de 2001 et l'engagement de faire en sorte que tous ces objectifs soient réalisés », a déclaré aujourd'hui Jan Eliasson lors d'une présentation de la Déclaration politique qui doit être adoptée aujourd'hui, à l'issue du sommet sur le SIDA visant à faire le point sur la Déclaration d'engagement sur le VIH/SIDA adoptée en 2001.

« La Déclaration décrit les succès mais reconnaît aussi que les objectifs n'ont pas été atteints », a-t-il souligné, avant de mettre en lumière les principaux points du texte.

« Tout d'abord, le terme de 'groupes vulnérables' est inclus dans plusieurs paragraphes. Des dispositions plus détaillées sur la prévention visent expressément les préservatifs [masculins et féminins], les équipements d'injection stériles et les efforts de réduction des dommages liés à l'usage des drogues » [par.22].

Interrogé sur le fait que certains groupes de la société civile étaient très déçu par l'absence de mention spécifique des « groupes vulnérables », Jan Eliasson a indiqué d'abord que ces groupes dépendaient de chaque pays. « Nous savons tous quels sont ces groupes », a-t-il ajouté. « Le texte est le fruit de négociations. Il ne faut pas que le mieux soit l'ennemi du bien », a-t-il dit, rappelant que d'autres ONG avaient réagi de façon positive.

Le directeur du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), Peter Piot, a estimé que le texte restait globalement fort, rappelant que le Secrétaire général avait appelé à une mention plus précise [les prostituées, les toxicomanes et les hommes qui ont des relations sexuelles avec d'autres hommes].

La Déclaration contient par ailleurs « des dispositions plus vigoureuses concernant la jeunesse, les femmes et les filles », a souligné Jan Eliasson.

Elle encourage fermement l'accroissement des moyens de l'ONUSIDA pour favoriser l'accès universel aux traitements [par. 19].

Elle fait référence au « besoin d'une nourriture nutritive en quantité suffisante » dans le cadre d'une réponse globale » [par. 28].

Elle rappelle l'accord « TRIPS », qui vise à ce que les dispositions en matière de protection de la propriété intellectuelle n'entravent pas les efforts de protection de la santé publique, notamment pour la production pour tous de médicaments antirétroviraux génériques [par. 43 et 44].

La Déclaration contient aussi un engagement envers le renforcement de la lutte contre la maladie, une définition plus large de « l'accès universel », comprenant des programmes de soins, de traitement et d'assistance (par. 20). Elle contient un engagement de l'Afrique à fournir un accès universel (par. 10) et un engagement de tous les Etats à établir des objectifs d'ici à 2010, sur la prévention, les traitements et l'assistance.

Elle reconnaît enfin, au niveau financier, que l'ONUSIDA aura besoin d'environ 23 milliards de dollars d'ici à 2010 (par. 40).

« A présent, le défi consiste à mettre cette déclaration en oeuvre », a souligné Jan Eliasson.

« Hier matin, je n'étais pas convaincu que nous aurions une Déclaration aussi forte que celle que nous avons aujourd'hui », a dit pour sa part Peter Piot.

« Je pense qu'il s'agit d'une déclaration solide, qui fera avancer les choses ». « Tout le monde pourra y trouver des lacunes, mais il faut souligner le nombre de questions de premier plan qui ne sont jamais apparues dans aucun texte négocié au niveau international », a-t-il expliqué.

« Lorsque j'ai vu que la question des drogues injectables y était mentionnée, j'ai d'abord cru à une erreur », a-t-il précisé. « Cela va bien au-delà de je que j'aurais cru possible ».

« La question de la féminisation de la maladie est aussi fermement mentionnée ». « Bien sûr un document seul ne règle pas les problèmes, et les Etats doivent maintenant assumer leurs responsabilité », a-t-il affirmé, estimant que la « prochaine bataille » serait de faire en sorte que les pays adoptent des objectifs ambitieux.

« Il faut considérer cette réunion dans le contexte plus large de l'engagement multilatéral et de l'ouverture aux organisations régionales, à la société civile », a dit par ailleurs Jan Eliasson.

« En un sens, cette réunion a représenté un test, avec 800 organisations non gouvernementales (ONG) invitées, participant aux débats de façon très passionnée, présentant des arguments très légitimes. Et cette combinaison a été très fructueuse », a dit le président de l'Assemblée générale qui a souhaité une dynamique similaire dans le domaine de la lutte contre la tuberculose, le paludisme, et les efforts liés à l'eau et à l'assainissement.

« De même, le fossé entre le Nord et le Sud s'est estompé. Le VIH, véritable épidémie, est un test de la solidarité mondiale », a dit le président de l'Assemblée générale.

Jan Eliasson a par ailleurs souligné que la réunion de haut niveau avait eu un succès sans précédent, avec la présence de chefs d'Etats, de ministres - 140 orateurs en tout. « Pour la première fois dans l'histoire des Nations Unies, le débat plénier a dû être divisé en deux », a-t-il souligné.