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Timor-Leste : l'assistance de l'ONU se poursuit dans un calme précaire

Timor-Leste : l'assistance de l'ONU se poursuit dans un calme précaire

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Alors que se poursuit l'assistance des Nations Unies à plus de 100.000 personnes déplacées, la mission de l'ONU au Timor-Leste a annoncé aujourd'hui « une nette diminution des incidents » au cours des dernières 24 heures, bien que des gangs de jeunes fassent toujours régner l'insécurité dans les rues.

« Le Bureau des Nations Unies au Timor-Leste (BUNUTIL) a déclaré que le Programme alimentaire mondial (PAM) avait commencé à distribuer du riz et des biscuits à haute teneur calorique aux personnes déplacées et aux hôpitaux locaux, qui viennent s'ajouter aux vivres dispensés par le gouvernement », a annoncé aujourd'hui le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, au siège de l'ONU à New York.

Le BUNUTIL lui-même fournit une aide à près de 5 000 personnes déplacées regroupées dans ses locaux ou dans son voisinage, après les émeutes des gangs composés notamment d'ex-militaires (dépêche du 30.05.06).

Plusieurs institutions des Nations Unies fournissent également une aide aux personnes déplacées.

Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont offert du matériel hospitalier et apporté une assistance aux femmes enceintes dans les camps.

L'UNICEF fournit également une assistance technique au gouvernement sous forme de distribution d'eau et de construction de latrines. L'OMS dispense également des doses d'immunisations.

De même, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a envoyé des experts afin de coordonner le travail des institutions des Nations Unies et d'autres organisations non gouvernementales (ONG) sur le terrain.

Pour sa part, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a fait savoir qu'il allait fournir des tentes, des bâches, des couvertures, des jerricans et des ustensiles de cuisine.

« Le soutien de la communauté internationale et des Nations Unies a été essentiel pour permettre au Timor oriental de devenir un pays indépendant », a déclaré le Haut Commissaire pour les réfugiés, António Guterres, dans un communiqué publié aujourd'hui à Genève.

« Par conséquent, lorsque les Est-Timorais traversent une période difficile et rencontrent des problèmes d'insécurité et de déplacement, il est important que la communauté internationale leur vienne en aide », a ajouté le Haut Commissaire.

Le président du Timor-Leste Xanana Gusmão et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour ce pays ont tous deux demandé l'assistance du HCR pour soulager le sort des déplacés, indique le communiqué.

Dans un premier temps, l'agence va déployer une équipe d'urgence et organiser un pont aérien permettant d'acheminer des tentes, des bâches en plastique et des biens non alimentaires pour près de 30 000 personnes, depuis ses stocks régionaux du Moyen-Orient.

Mardi, une équipe d'évaluation du HCR est arrivée dans la capitale du Timor-Leste, Dili. Elle a pu constater que les besoins humanitaires les plus importants des quelque 65 000 déplacés présents dans la ville – hormis la sécurité – concernaient la nourriture, l'eau potable et l'hébergement. Environ 35 000 autres personnes se seraient enfuies pour se mettre en sécurité à la campagne.

L'engagement du HCR dans la région a une dimension historique. L'agence avait déjà aidé au rapatriement de plus de 220 000 réfugiés est-timorais. Ils avaient fui la violence et les soulèvements faisant suite au référendum organisé par les Nations Unies en août 1999 pour déterminer si le Timor oriental, qui faisait partie de l'Indonésie, allait accéder à l'indépendance.

L'agence pour les réfugiés a aussi assisté quelque 28 000 personnes, qui voulaient rester en Indonésie, à garder leur nationalité indonésienne.

En décembre 2005, l'UNHCR a clôturé ses opérations humanitaires au Timor occidental, mettant fin à six ans de travail dans la région. Le HCR dispose maintenant d'une présence limitée au Timor-Leste.

Le Secrétaire général doit s'adresser aujourd'hui à la population du Timor-Leste par la voie d'un message vidéo et radio, a par ailleurs indiqué son porte-parole.