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Conseil de sécurité : le président de l'Union africaine plaide pour un renforcement du partenariat avec les Nations Unies

Conseil de sécurité : le président de l'Union africaine plaide pour un renforcement du partenariat avec les Nations Unies

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Lors d'un exposé au Conseil de sécurité, le président en exercice de l'Union africaine (UA) et président de la République du Congo Denis Sassou-Nguesso a appelé aujourd'hui à renforcer le partenariat entre l'ONU et l'UA, expliquant que l'Afrique disposait d'instruments appropriés pour le mettre en oeuvre.

Parmi les instruments qui permettent la mise en ?uvre d'un partenariat renforcé entre l'UA et le Conseil de sécurité, le président a notamment cité le Protocole relatif à l'établissement du Conseil de paix et de sécurité de l'UA et le Pacte de non-agression et de défense commune adopté à Abuja en janvier 2005, lors d'un exposé fait aujourd'hui au Conseil de sécurité réuni en séance publique.

image? Retransmission de la séance du Conseil de sécurité[18mins]

Rappelant le lien étroit entre la paix et la sécurité internationales d'un côté et le développement durable de l'autre, Denis Sassou-Nguesso a également estimé que les conflits devraient être abordés de manière multidimensionnelle. La création au sein de l'UA du mécanisme d'évaluation par les Pairs répond à cette attente, a-t-il indiqué.

L'Afrique s'oriente dans la bonne direction, a poursuivi le président, soulignant les frémissements positifs dans le domaine économique, de la paix et de la sécurité mais rappelant qu'une telle évolution n'était pas linéaire et demeurait fragile. Il a notamment signalé que la plupart des conflits actuels en Afrique dataient de plus de trois ans au moins et ne constituaient donc pas de crises nouvelles, citant notamment la Somalie, la situation entre l'Érythrée et l'Éthiopie, la crise au Nord de l'Ouganda et le Sahara occidental.

Ces conflits s'installent dans la durée, faute d'un traitement approprié, d'engagement ou de confiance mutuelle de la part des principaux protagonistes, a estimé Denis Sassou-Nguesso. Il a aussi rappelé que des feuilles de route existaient, avec des calendriers bien fixés qu'il fallait respecter. Une responsabilité particulière incombe à cet égard aux acteurs nationaux, a-t-il affirmé.

Le président a aussi remarqué que des conflits étaient aujourd'hui réglés de façon encourageante, dont la guerre civile en Angola et les crises au Libéria, en Sierra Leone, en Guinée Bissau et au Burundi. Il a plaidé pour un accompagnement international soutenu et prolongé dans la gestion de certaines de ces situations post-conflit, en vue d'éviter toute rechute. C'est dans cette perspective qu'il a salué l'établissement de la toute récente Commission de consolidation de la paix, qui pourrait trouver en Afrique un terrain d'expérimentation approprié.

Denis Sassou-Nguesso a également estimé que pour certains autres conflits en cours, comme en Côte d'Ivoire, en République démocratique du Congo et au Darfour, la communauté internationale disposait de scenarii de sortie de crise qui devraient permettre d'entrevoir le bout du tunnel avant la fin de l'année.

S'exprimant sur le Darfour, il a expliqué qu'il fallait renforcer et mettre en ?uvre l'Accord intervenu le 5 mai 2006 à Abuja, remarquant que l'on disposait d'un cadre de travail qui devait permettre de préparer la transition vers une opération des Nations Unies à fort caractère africain, en étroite coopération avec toutes les parties, dont principalement le gouvernement d'unité nationale du Soudan.