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Le Conseil de sécurité en mission au Soudan et en RDC au mois de juin

Le Conseil de sécurité en mission au Soudan et en RDC au mois de juin

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Le Conseil de sécurité va effectuer du 4 au 13 juin une visite au Soudan et en République démocratique du Congo (RDC), où sont déployées les deux plus importantes missions de maintien de la paix des Nations Unies avec près de 40 000 casques bleus sur le terrain lorsqu'elles seront pleinement opérationnelles.

La mission du Conseil de sécurité démarrera le 4 juin à Khartoum au Soudan et sera conduite dans un premier temps par le représentant du Royaume-Uni, Emyr Jones Parry.

Il s'agira de « démontrer la détermination du Conseil à travailler avec le gouvernement du Soudan, l'Union africaine (UA) et d'autres parties pour faire face aux nombreux problèmes » du pays, a déclaré l'ambassadeur britannique.

Le Conseil de sécurité souhaite encourager le gouvernement à accepter le remplacement de la force de l'UA sur le terrain par une force des Nations Unies, a-t-il affirmé.

Hier, le gouvernement du Soudan a fait savoir qu'il autorisait une mission d'évaluation pour le déploiement d'une force des Nations Unies au Darfour.

La transition vers une opération de maintien de la paix sera « épineuse et complexe sur le plan militaire », a-t-il fait estimé.

Le Conseil s'engage à respecter « la souveraineté, l'unité, l'indépendance et l'intégrité territoriale du Soudan », a-t-il fait savoir.

« Nous pensons qu'il est important que cette opération ait un parfum africain très fort », a-t-il ajouté.

La mission du Conseil de sécurité se rendra successivement au Soudan, au Tchad et en RDC, avec une étape intermédiaire à Addis Abeba, siège de l'UA.

La mission en RDC – 11 et 12 juin - sera conduite par le représentant de la France, Jean-Marc de la Sablière. A Kinshasa, le Conseil de sécurité rencontrera le président Kabila ainsi que les vice-présidents. Il rencontrera aussi la commission électorale indépendante et la haute autorité pour les médias.

Il s'agit de la 7e mission du Conseil en RDC depuis la création de la Mission de l'ONU en RDC (MONUC).

« Pourquoi autant de missions ? », s'est demandé l'ambassadeur français. « Parce que la situation en RDC revêt des enjeux considérables pour l'ensemble de la région. La stabilité de ce pays est vitale pour celle de toute la région des Grands Lacs et au-delà, de l'ensemble du continent africain », a-t-il répondu.

« Autrement dit, a-t-il insisté, la réussite du processus de transition en RDC bénéficiera non seulement aux Congolais, mais aussi à toute l'Afrique ».

« Par ailleurs, a-t-il poursuivi, la MONUC est aujourd'hui l'opération de maintien de la paix la plus importante. Cette opération compte près de 17 500 personnels en uniformes. Son budget est de 1,15 milliard de dollars par an ».

Cette mission s'effectue à « un moment clef pour la RDC et pour les Congolais », « au moment où les Congolais se préparent à choisir leurs dirigeants », a affirmé le représentant français.

La transition du pays, entamée en 2003 après cinq années de conflits, est en effet entrée dans la dernière ligne droite avec le premier tour de la présidentielle fixé au 30 juillet. Quelque 25,5 millions d'électeurs ont été enregistrés. Et 33 candidats se présenteront aux élections présidentielles, près de 9 000 aux élections législatives.

« Saluer les importants progrès qui ont été réalisés depuis la dernière mission du Conseil avec notamment l'adoption de la nouvelle constitution (promulguée le 18 février dernier), le vote de la loi électorale (8 mars), l'établissement du calendrier électoral (annoncé le 1er mai), la publication des candidatures aux élections présidentielle et législatives », sera le premier message du Conseil de sécurité.

« Le Conseil demandera à ce que les élections soient libres, ouvertes à tous, transparentes, pacifiques. Il demandera aussi à ce que l'accès aux médias soit libre et équitable. Il demandera à ce que, comme dans tout processus démocratique, le contrôle par le juge des élections soit impartial », a ajouté l'ambassadeur français.

« Les élections sont une étape essentielle mais elles ne sont qu'une étape », a fait remarquer le représentant de la France.

« Personne ne devra être exclu au lendemain des scrutins. Tous doivent participer au développement du pays et répondre ensemble aux aspirations concrètes des Congolais », a-t-il souligné.

« Il faudra aussi que la RDC soit bien gérée », a-t-il ajouté. « La question de la bonne gouvernance sera donc au menu des discussions. Seront notamment évoquées la transparence des fonds publics et la bonne gestion des ressources du pays au bénéfice de tous les Congolais”, a-t-il précisé.

Sur le plan de la sécurité, il faudra « achever le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des ex- combattants », a souligné l'ambassadeur français. 111 000 ex-combattants ont été traités à ce jour. 57 000 armes ont été récupérées.

Il faudra aussi « assurer le désarmement, le rapatriement et la réinstallation des groupes armés étrangers. Leur nombre est estimé de 8 à 9000 au total », a-t-il ajouté.

Il faudra enfin « mettre fin à l'impunité en matière de violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire ».