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Somalie : le Représentant du Secrétaire général condamne la reprise des combats à Mogadishu

Somalie : le Représentant du Secrétaire général condamne la reprise des combats à Mogadishu

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Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, François Lonseny Fall, a condamné aujourd'hui la résurgence des hostilités à Mogadishu et notamment la reprise des combats à l'arme lourde, entre l'Union des tribunaux islamiques et l'Alliance pour la restauration de la paix et contre le terrorisme, qui ont fait de nombreuses victimes parmi les civils.

« L'ambassadeur Fall s'est dit très perturbé par le prix payé par la population, par le gaspillage des opportunités de réconciliation et de reconstruction et par l'impact d'une insécurité grandissante sur le personnel humanitaire des Nations Unies qui tente d'apporter une aide pour faire face à la sécheresse », indique un communiqué publié aujourd'hui à Nairobi par le Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie (UNPOS).

« La Somalie est déjà en guerre contre la nature et la pauvreté à une échelle qui est difficile à imaginer », a rappelé l'ambassadeur, faisant référence à la sécheresse qui fait des ravages dans la Corne de l'Afrique (dépêche du 15.05.06).

« Des leaders qui se battent entre eux est la dernière chose dont ce pays a besoin », a-t-il insisté.

En conséquence, le Représentant spécial a appelé « toutes les parties à cessez-le feu immédiatement et à respecter les besoins des populations ».

Il s'est aussi déclaré « très perturbé » par les informations attestant du redéploiement des milices de l'Union des tribunaux islamiques - qui veulent faire appliquer la Charia - et de l'Alliance pour la restauration de la paix et contre le terrorisme (ARPCT) dans et autour de la capitale.

« La fourniture de munitions aux milices, grâce à une assistance externe, en violation directe de l'embargo des Nations Unies sur les armes », inquiète également l'ambassadeur.

« J'appelle les leaders des factions à Mogadishu, aussi ministres dans le gouvernement de transition fédéral, à poser les armes et à rejoindre le processus politique à Baidoa pour le bien de la nation », a répété le Représentant.

François Lonseny Fall a encore appelé les parties à « trouver une solution aux problèmes actuels à Mogadishu dans le cadre de la Charte fédérale de transition somalienne ».

A ce propos, il a rappelé que la Somalie avait établi avec succès, malgré les difficultés, des Institutions fédérales de transition et élaboré une Charte de transition. Après plus de 15 ans de guerre civile, c'est « le premier signe de gouvernance centralisée et d'institutions fédérales », a souligné l'ambassadeur.

Un parlement qui est actuellement en session à Baidoa était aussi en train de travailler à la rédaction d'une Constitution, a-t-il encore rappelé.

Selon les informations parues dans la presse, les combats ont fait au moins 152 morts, dont de nombreux civils, depuis le 7 mai, et plus de 237 morts à Mogadishu depuis février.

Le Conseil de sécurité avait déjà appelé, dans une déclaration à la presse prononcée le 16 mai dernier, les parties belligérantes à « observer un cessez-le-feu » et à « autoriser la reprise des activités humanitaires, les secours aux survivants et la récupération des morts » (dépêche du 16.05.06).

Le Secrétaire général avait déjà exprimé sa préoccupation le 12 mai (dépêche du 12.05.06)

La Somalie n'a plus de gouvernement central depuis 1991. Le gouvernement intérimaire somalien, qui bénéficie du soutien des Nations unies, tente d'imposer son autorité depuis Baidoa, à 240km à l'ouest de Mogadiscio, en raison de l'insécurité régnant dans la capitale.