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Iran : Kofi Annan demande à Washington de se joindre à la table des négociations

Iran : Kofi Annan demande à Washington de se joindre à la table des négociations

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Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a demandé aujourd'hui aux Etats-Unis de venir à la table des négociations sur le programme nucléaire iranien, estimant que les Iraniens ne mettraient pas tout sur la table tant qu'il n'y aura pas de dialogue direct entre Washington et Téhéran.

Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a demandé aujourd'hui aux Etats-Unis de venir à la table des négociations sur le programme nucléaire iranien, estimant que les Iraniens ne mettraient pas tout sur la table tant qu'il n'y aura pas de dialogue direct entre Washington et Téhéran.

« La meilleure solution est une solution négociée. Nous devons intensifier les efforts diplomatiques pour trouver une solution », a répété aujourd'hui le Secrétaire général, lors d'une rencontre avec la presse à Vienne, en marge d'un sommet Union europénne-Amérique latine.

« J'ai aussi dit très clairement, à la fois en privé, dans mes contacts avec l'Administration américaine, et en public, qu'il était important que les Etats-Unis viennent à la table des négociations et qu'ils rejoignent les pays européens et l'Iran pour trouver une solution », a déclaré Kofi Annan.

Ce dernier avait réitéré le 10 mai « l'utilité de discussions directes entre l'Iran et les Etats-Unis » (dépêche du 10.05.06).

« Je doute que les Iraniens mettent tout sur la table tant qu'ils auront la sensation que tout ce est négocié avec les Européens devra être ensuite ratifié par les Américains », a estimé aujourd'hui le Secrétaire général.

« Tout le monde, toutes les parties importantes doivent être à la table des négociations », a-t-il insisté.

« Je suis content que les discussions à New York cette semaine semblent avoir mené à la situation où tout le monde est tombé d'accord sur le fait que non seulement il fallait revenir à la table des négociations mais qu'il fallait aussi proposer une offre globale qui puisse être débattue par tous », a-t-il affirmé.

« J'exhorte toutes les parties, y compris l'Iran, à faire preuve d'ouverture », a conclu le Secrétaire général.

Kofi Annan a demandé mercredi dernier que les parties « calment la rhétorique » et que l'Iran adopte une attitude moins « agressive » (dépêche du 10.05.06à).

L'Allemagne, la France et le Royaume Uni ? UE-3 ? négocient avec l'Iran depuis 2003.

Le 12 janvier 2006, l'UE-3 a décidé d'interrompre les négociations et demandé une saisine du Conseil de sécurité, après la reprise par l'Iran de ses activités liées à l'enrichissement d'uranium, qui suscitent la crainte qu'elles ne lui permettent de se doter de l'arme nucléaire.

Le 29 mars dernier, le Conseil de sécurité a adopté une déclaration présidentielle qui demandait à l'Iran le rétablissement de la suspension « de toutes les activités liées à l'enrichissement et au retraitement, y compris des activités de recherche-développement ».

Après une réunion lundi à New York sur un projet de résolution, les ministres des Affaires étrangères européens ont décidé de faire une nouvelle offre aux Iraniens.

Ainsi que l'a évoqué le ministre des Affaires étrangères de la France lors d'un point de presse donné le 9 mai à l'ONU, il s'agira d'une série « de mesures incitatives positives dans le domaine nucléaire civil, technologique, commercial et dans le domaine de la sécurité », en échange de l'abandon par l'Iran de sa maîtrise de tout le cycle nucléaire, notamment le plus délicat, celui de l'enrichissement de l'uranium, nécessaire à la fabrication de bombes atomiques.

Lors d'une conférence de presse donnée le même jour à New York, la Secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a pour sa part souligné que « personne ne conteste que l'Iran ne puisse avoir un programme nucléaire civil et un programme de recherche scientifique ».

« Mais compte tenu de l'expérience passée, il ne doit pas avoir maîtrise du cycle complet » d'enrichissement de l'uranium, a-t-elle affirmé.