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Darfour : Louise Arbour appelle la CPI à exercer son mandat au Darfour

Darfour : Louise Arbour appelle la CPI à exercer son mandat au Darfour

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Après une mission effectuée au Darfour, Louise Arbour, Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, a déclaré aujourd'hui qu'il était important que la Cour pénale internationale (CPI) exerce son mandat de manière « plus musclée et plus visible » face aux crimes contre l'humanité commis dans la région depuis le 1er juillet 2002.

« Du fait de l'inaptitude persistante du gouvernement soudanais à s'attaquer au problème de l'impunité, il est essentiel que la Cour pénale internationale exerce son mandat dans cette affaire de façon musclée et visible », a affirmé Louise Arbour, lors d'une conférence de presse donnée aujourd'hui à Genève, à l'issue de sa deuxième visite dans la région du Darfour au Soudan.

Selon la Haut Commissaire, les attaques contre les civils, les raids, les pillages dans les villages se poursuivent. L'insécurité demeure à l'extérieur comme à l'intérieur des camps de personnes déplacées au Darfour.

Louise Arbour a aussi indiqué que la violence sexuelle autour des camps ne semblait pas avoir baissé ou avoir été limitée par le gouvernement de quelque manière que ce soit.

Elle a aussi fait part de sa préoccupation sur le sort des femmes qui avaient été violées et qui craignaient maintenant que leurs enfants ne soient mis au ban de la société.

« Un an et demi après ma première visite, la situation est toujours aussi critique, et même pire, sous certains aspects », avait déjà déclaré Louise Arbour dans un communiqué diffusé vendredi dernier à Khartoum (dépêche du 05-05-06).

Louise Arbour s'était rendue pour la première fois dans la région du Darfour au mois de septembre 2004.

Dans sa résolution 1593 adoptée en mars 2005, le Conseil de sécurité avait déféré la situation au Darfour au Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), permettant ainsi de traduire devant la Cour les auteurs des exactions commises depuis le 1er juillet 2002.

Le rapport de la Commission d'enquête sur les violations des droits de l'homme perpétrées au Soudan avait confirmé, en février 2005, que le gouvernement soudanais et les milices janjaouites avaient commis des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre (dépêche du 01.02.05).