Darfour : Kofi Annan presse les parties de conclure un accord de paix
« J'espère que dans les deux ou trois prochain jours on aura un accord de toutes les parties », a déclaré le Secrétaire général, lors d'une allocution à l'école de relations internationales de la George Washington University, où il a reçu un diplôme honoris causa.
« Mais même si les parties arrivent à un accord, il ne faut pas s'imaginer que le problème sera réglé. Il reste beaucoup à faire pour garantir la survie des populations, avant même qu'elles ne puissent rentrer chez elles et faire pousser leurs propres récoltes ».
« Les agences humanitaires ont besoin d'un soutien financier urgent, et les travailleurs humanitaires ont besoin d'un environnement plus sûr », a-t-il dit, en écho à l'alerte réitérée hier par son Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU, Jan Egeland (dépêche du 4.05.06).
L'appel à contribution des Nations Unies pour le Soudan n'est financé qu'à hauteur de 20%.
« Il est donc très urgent que les pays qui le peuvent fournissent à l'Union africaine les moyens de renforcer leur force » d'intervention sur le terrain, a dit le Secrétaire général.
Cette force, qui comprend quelque 5.000 hommes, a pour mandat d'assurer la sécurité des populations sur un territoire de la taille du Texas.
En référence aux récentes manifestations pour le Darfour à Washington, le Secrétaire général a exprimé l'espoir que « des appels en ce sens s'élèveraient de toutes les régions du monde afin d'aider [...] les populations au Darfour et au Soudan ».
« Leur sort doit être une source de préoccupation et de honte pour nous tous, en tant qu'êtres humains », a dit Kofi Annan.
Le Secrétaire général a rappelé que cela faisait deux ans que lui et de nombreux autres appelaient la gouvernement du Soudan et les parties sur le terrain, ainsi que la communauté internationale, à agir résolument pour mettre fin aux violences (voir notamment, dépêche du 25.01.06).
« Aucun mot ne peut exprimer ce que je ressens à l'égard de cette tragédie inexcusable », a-t-il affirmé.
Jan Egeland a rappelé hier que les nettoyages ethniques se poursuivaient, alors que des négociations en vue de pourparlers continuent à Abuja, capitale du Nigeria, entre le gouvernement soudanais et plusieurs mouvements rebelles.