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Liberté d'expression et responsabilité des médias, demande Kofi Annan pour la Journée de la presse

Liberté d'expression et responsabilité des médias, demande Kofi Annan pour la Journée de la presse

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A l'occasion de la Journée mondiale de liberté de la presse, le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a demandé aujourd'hui aux gouvernements de réaffirmer leur attachement à la liberté d'expression et aux médias d'exercer ce droit « de manière responsable », de promouvoir la tolérance et de ne pas propager la haine.

« Avec la prolifération de ce que l'on appelle les nouveaux médias, des nouvelles technologies et des nouveaux modes de diffusion, l'information est devenue beaucoup plus accessible. En même temps, elle se diversifie. Ainsi, celle que véhiculent les principaux organes de presse est désormais complétée par celle que proposent des « médias participatifs » comme les blogs », a déclaré le Secrétaire général dans une déclaration transmise à l'occasion de la Journée mondiale de liberté de la presse.

« Mais, face à cette évolution de la presse et du journalisme, certains principes de base conservent toute leur importance. Alors que nous célébrons la Journée mondiale de la liberté de la presse, je déclare à nouveau que j'appuie énergiquement le droit universel à la liberté d'expression. Bien des membres de la presse ont été tués, mutilés, détenus ou autrement pris pour cibles parce qu'ils exerçaient ce droit en toute bonne conscience », a-t-il poursuivi.

Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), 47 journalistes ont été tués en 2005. « Il est tragique et inacceptable que le nombre de journalistes tués dans l'accomplissement de leur devoir soit devenu le baromètre de la liberté de la presse », a déclaré Kofi Annan.

En conséquence, le Secrétaire général a demandé à tous les gouvernements de « réaffirmer leur attachement au droit 'de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen que ce soit', que consacre l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme».

Dans le même temps, il a engagé chacun à « exercer ce droit de manière responsable et, si possible, sans attendre d'être acculé par les événements ».

« Les médias exercent une très forte influence sur les comportements. De ce fait, et comme l'Assemblée générale l'a affirmé récemment dans la résolution portant création du Conseil des droits de l'homme, ils 'ont un rôle important à jouer dans la promotion de la tolérance, du respect et de la liberté de religion ou de conviction' », a estimé Kofi Annan.

« Les médias ne devraient pas être utilisés pour inciter ou dégrader ou pour propager la haine. Il doit être possible de faire preuve de discrétion sans empiéter sur les libertés fondamentales », a-t-il ajouté.

Selon une nouvelle étude publiée hier par le CPJ sur « les pays dans le monde où sévit la plus grande censure », c'est la Corée du Nord qui décroche la « palme ». Dans sa « Liste des 10 pays les plus censurés dans le monde », on trouve dans l'ordre, après la Corée du Nord, la Birmanie, le Turkménistan, la Guinée équatoriale, la Libye, l'Erythrée, Cuba, l'Ouzbékistan, la Syrie et le Belarus (dépêche du 02.05.06).

Dans un communiqué publié aujourd'hui, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) rapporte que les participants à la conférence internationale sur les médias, le développement et l'élimination de la pauvreté - cette semaine au Sri-lanka - ont adopté aujourd'hui la Déclaration de Colombo, appelant à reconnaître la liberté de la presse comme une composante essentielle des stratégies de développement.