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Abuja : le Secrétaire général appelle à saisir une "chance historique" pour le Darfour

Abuja : le Secrétaire général appelle à saisir une "chance historique" pour le Darfour

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Alors que la date butoir pour trouver un accord de paix au Darfour a été repoussée de 48 heures, le Secrétaire général a appelé aujourd'hui les participants aux négociations d'Abuja - mouvements rebelles et gouvernement soudanais - à saisir une « chance historique ».

« Le Secrétaire général a pris note de l'expiration de la date butoir fixée au 30 avril pour les pourparlers de paix intersoudanais sur le conflit du Darfour », indique un message transmis aujourd'hui par son porte-parole.

Le Secrétaire général « exhorte les parties, en particulier l'Armée/Mouvement de libération de Soudan (A/MLS) et le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), à redoubler d'efforts pour parvenir à un accord sans retard, afin que soit mis un terme aux souffrances et aux destructions au Darfour ».

« Des millions de civils restent dépendants de l'assistance humanitaire pour leur survie. Les attaques et l'insécurité menace de mettre fin aux efforts humanitaires dont ils dépendent », a souligné Kofi Annan.

« La solution qui s'impose manifestement aux parties est de saisir cette occasion historique de réaliser la paix et de commencer les travaux de relèvement et de reconstruction », a-t-il affirmé.

Après avoir adopté des sanctions contre quatre individus soudanais accusés d'avoir menacé le processus de paix au Darfour, le Conseil de sécurité avait adopté mardi dernier une déclaration présidentielle dans laquelle il réitérait son appui aux pourparlers d'Abuja.

Le Conseil avait entériné la décision prise par le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA) de fixer au 30 avril 2006 la date limite pour parvenir à un accord de paix global sur le conflit au Darfour.

Selon les informations parues dans la presse, les médiateurs de l'UA ont accepté, à la demande des Etats-Unis, d'accorder 48 heures de plus, après que les deux principaux groupes rebelles aient apporté des exigences supplémentaires à un accord que le gouvernement soudanais se serait dit prêt à signer.

Rappelant que cet accord « représente une solution équitable, pratique et globale à la crise du Darfour », le président de la Commission de l'UA, Alpha Oumar Konaré, a fait savoir, dans une déclaration parue aujourd'hui, sa « profonde déception » face au refus des parties de signer cet accord dans le délai fixé.

Le Représentant du Secrétaire général pour le Soudan, Jan Pronk, a exhorté vendredi les rebelles du Darfour à mettre fin aux attaques perpétrées contre les travailleurs humanitaires, sous peine de suspendre les efforts de secours sur le terrain jusqu'au rétablissement de conditions de sécurité acceptables (dépêche du 28.04.06).

Les rebelles du Darfour réclament plus d'autonomie et demandent un partage plus équitable des ressources du pays, notamment pétrolières.

Le conflit qui a démarré en février 2003 a déjà provoqué la mort de près de 400.000 civils et le déplacement de plus de deux millions de personnes.