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Côte d’Ivoire : le Conseil de sécurité exhorte les parties à respecter les engagements de Yamoussoukro II

Côte d’Ivoire : le Conseil de sécurité exhorte les parties à respecter les engagements de Yamoussoukro II

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Dans une déclaration présidentielle adoptée aujourd’hui, le Conseil de sécurité a exhorté les parties ivoiriennes à respecter les engagements pris à Abidjan le 8 avril dernier, baptisés « Yamoussoukro II » qui concernent la mise en oeuvre des programmes de désarmement et de recensement des populations.

A l’issue d’une séance publique sur la situation en Côte d’Ivoire, le Conseil de sécurité a félicité de nouveau, dans une déclaration présidentielle, le Premier ministre, Charles Konan Banny, « pour ses initiatives, prises en coopération avec le Président Laurent Gbagbo, qui ont permis d’insuffler un nouvel élan au processus de paix défini par la résolution 1633 (2005) et la feuille de route établie par le Groupe de travail international (GTI), et qui doit conduire à la tenue d’élections libres, ouvertes, justes et transparentes au 31 octobre 2006 au plus tard ».

Charles Konan Banny, qui a été désigné Premier ministre le 8 décembre dernier, avait présenté ce matin devant le Conseil de sécurité un exposé de la situation en Côte d’Ivoire.

image• Retransmission de l’exposé de Charles Konan Banny au Conseil de sécurité[27mins]

Le Conseil de sécurité lui a réaffirmé « son plein appui ». Il a aussi exprimé « son plein soutien au GTI » et endossé « son sixième communiqué final en date du 20 avril 2006 ».

Dans ce communiqué, le GTI avait estimé que le moment était venu « d’accélérer » le processus de paix devant conduire aux élections générales.

Le Conseil de sécurité a aussi salué « la nomination par le Secrétaire général de Gérard Stoudmann au poste de Haut Représentant pour les élections », le 20 avril dernier (dépêche du 20.04.06).

Le Conseil a encouragé ce dernier à « prendre toutes les mesures nécessaires […] en vue d’accélérer la préparation du processus électoral » et a demandé à toutes les parties ivoiriennes de « coopérer pleinement avec lui ».

S’il prend note des progrès enregistrés, le Conseil s’est par ailleurs déclaré « vivement préoccupé par le retard sérieux dans la mise en oeuvre du programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) et des opérations d’identification ».

Le Conseil a rappelé à cet égard « les engagements pris par les principaux dirigeants politiques ivoiriens lors de leur réunion à Abidjan le 8 avril 2006 (Yamoussoukro II) ».

« Il les exhorte à les honorer sans délais », insiste la déclaration présidentielle.

Les cinq principaux leaders ivoiriens ont notamment décidé, le 8 avril dernier, de mener simultanément les programmes de désarmement et de recensement préalables aux élections fin octobre 2006, remettant ainsi le processus de paix ivoirien sur les rails.

Les partisans des Forces nouvelles réclament le recensement des populations du Nord du pays avant de déposer les armes, craignant qu’une partie d’entre elles ne soient pas reconnues comme ivoiriennes, ce qui pourrait changer l’équilibre lors du scrutin.

La première réunion de Yamoussoukro – qui réunissait, pour la première fois toutes les parties sur le sol ivoirien depuis le début de la guerre civile en septembre 2002 - visait à établir une feuille de route conduisant à des élections présidentielles en Côte d’Ivoire d'ici le mois d'octobre prochain.

Le Conseil de sécurité a partagé aussi la préoccupation exprimée par le Secrétaire général au paragraphe 74 de son rapport, du 11 avril dernier, concernant les conséquences de « tous retards supplémentaires dans l’exécution des échéances-clefs de la feuille de route ».

Le Conseil de sécurité a invité en conséquence le Premier ministre et le gouvernement de réconciliation nationale qu’il dirige à « prendre immédiatement toutes les mesures nécessaires à l’exécution concomitante des opérations de DDR et d’identification ».

Il a invité également le GTI, conformément au paragraphe 10 de la résolution 1633, à lui rendre compte de « tout obstacle ou problème que le Premier ministre pourrait rencontrer dans l’exercice de ses fonctions ».

Adoptée le 21 octobre dernier, la résolution 1633, qui définit la période de transition en Côte d'Ivoire, prévoit la tenue d'élections générales qui doivent être organisées par la Commission électorale indépendante (CEI) d'ici au mois d'octobre 2006.

« Le Conseil de sécurité continuera à évaluer et à suivre de près la mise en oeuvre de la feuille de route, en particulier les opérations de DDR et d’identification », prévient la déclaration.

« Il continue à souligner que des sanctions ciblées seront imposées contre les personnes, désignées par le Comité établi par l’article 14 de la résolution 1572 (2004), qui font, entre autres choses, obstacle à la mise en oeuvre du processus de paix, y compris en attaquant ou en faisant obstacle à l’action de l’ONUCI, des forces françaises, du Haut Représentant pour les élections ou du GTI », ajoute le document.

Le Comité des sanctions sur la Côte d'Ivoire a annoncé le 7 février dernier l'entrée en vigueur de sanctions individuelles - interdiction de voyager et gel des avoirs -, imposées à trois responsables ivoiriens accusés de menacer le processus de paix dans le pays et prévues par la résolution 1572 (dépêche du 07.04.06).