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Népal : à la veille d'une nouvelle manifestation, l'ONU lance un appel à la non-violence

Népal : à la veille d'une nouvelle manifestation, l'ONU lance un appel à la non-violence

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A la veille d'une nouvelle manifestation annoncée par l'Alliance des partis de l'opposition demain à Katmandou et après la mort de 14 personnes depuis le début des troubles au Népal, le Bureau des Nations Unies pour les droits de l'homme dans le pays a mis aujourd'hui en garde la police contre l'utilisation excessive de la force et appelé les manifestants à la non-violence.

Témoin des manifestations au Népal au cours des trois dernières semaines et « préoccupé par le nombre croissant de circonstances dans lesquelles les forces de sécurité ont tiré à balle réelle », le Bureau du Haut Commissaire pour les droits de l'homme au Népal (OHCHR-Népal) a appelé aujourd'hui les forces de l'ordre népalaises à respecter les règles internationales concernant l'usage de la force et des armes à feu.

Dans un communiqué publié aujourd'hui, le Bureau des droits de l'homme au Népal se déclare aussi à nouveau « préoccupé » par le fait que « la police népalaise continue de battre les manifestants à coups de bâtons, en visant le plus souvent la tête ».

Dans le même temps, le Bureau appelle les organisateurs des manifestations à « protester de manière pacifique », à « ne pas jeter de pierres, de briques et autres projectiles » et à « ne pas s'attaquer aux bâtiments publics ».

Le Bureau appelle aussi les manifestants à s'abstenir de s'attaquer aux individus soupçonnés de s'être infiltrés dans les manifestations pour le compte des autorités.

Par ailleurs, l'équipe des droits de l'homme au Népal rappelle qu'elle mène une enquête sur les circonstances de chacun des décès enregistrés, y compris sur les quatre morts à Katmandou le 20 avril dernier.

Malgré le couvre-feu imposé de 11h à 18h par le gouvernement, l'équipe a finalement pu obtenir des laissez-passer pour suivre les manifestations et visiter les hôpitaux, a par ailleurs indiqué Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général, lors de son point de presse quotidien, au siège de l'ONU à New York (dépêche du 21.04.06 et dépêche du 20.04.06).

Parallèlement le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) qui vient de dépêcher une équipe sur le terrain informe que les hôpitaux de Katmandou sont surpeuplés.

OCHA rapporte un grand nombre de blessures par balles, de blessures causées par des coups de bâton et des problèmes respiratoires liés aux gaz lacrymogènes.

Mardi a été décrétée journée de « protestation massive » par l'Alliance des Sept-partis de l'opposition au roi Gyanendra.

Selon les informations parues dans la presse, des centaines de milliers de personnes pourraient défiler demain à Katmandou. Le couvre-feu reste de vigueur dans la capitale et les forces de l'ordre ont l'autorisation de tirer à vue sur les contrevenants.

Pressentant une dégradation de la situation, les Etats-Unis ont demandé à leurs ressortissants de quitter le pays.

Depuis le lancement de la grève générale, il y a 19 jours, 14 personnes ont été tuées et des centaines d'autres, blessées.

Vendredi dernier, le roi avait demandé aux partis d'opposition de nommer un candidat au poste de Premier ministre, dans un effort pour mettre terme aux manifestations.

Réagissant à cette annonce, le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, avait exprimé l'espoir que « cela conduirait à un rétablissement rapide de l'ordre démocratique, à la fin du conflit et à l'instauration d'une paix durable par le biais d'un dialogue ouvert à tous ».