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Le littoral méditerranéen menacé par le 'surdéveloppement', selon un rapport des Nations Unies

Le littoral méditerranéen menacé par le 'surdéveloppement', selon un rapport des Nations Unies

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Si la surpopulation et l'urbanisation massive des pays du rivage méditerranéen continuent au rythme actuel dans les vingt ans à venir, ils devront affronter une sévère dégradation des conditions de vie, avec une accélération de la désertification et d'importantes pénuries d'eau, prédit le rapport « Plan bleu », rédigé sous l'égide des Nations Unies.

D'ici à 2025, la population des villes côtières va passer de 70 millions à 90 millions d'habitants et le nombre de touristes va presque doubler (de 175 millions à 312 millions), tout comme les usines électriques installées sur la côte (de 200 à 360). Au total, plus de 50 % de littoral sera construit, note le rapport, rédigé par 300 experts pour le compte des 21 Etats membres du Plan bleu, soutenus par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE).

En raison de ce surdéveloppement du littoral, quelque 63 millions d'habitants devront faire face à une pénurie d'eau, et la désertification, dans le sud et l'est de la région, va accroître la pauvreté dans les zones rurales.

La mer méditerranée elle-même est menacée par les rejets massifs des eaux usées (dont 60 % ne sont pas retraitées), le doublement des nitrates et la diminution de la sédimentation naturelle, menant à l'érosion côtière.

Néanmoins, il existe une alternative, celle du développement durable : « les gouvernements doivent reconnaître que le développement économique et social exigent un environnement naturel sain. Des décisions difficiles doivent être prises si l'on veut préserver la beauté naturelle et la qualité de vie » de la région, souligne Mohamed Ennabli, vice-président de Plan bleu et ancien ministre de l'environnement tunisien.

Pour les besoins en eau, le rapport estime par exemple qu'une bonne gestion de la demande pourrait permettre de stabiliser la consommation au niveau de 2000. En matière d'énergie, « une bonne utilisation des techniques aujourd'hui disponibles pourrait permettre de diminuer de moitié la croissance de la consommation prévue d'ici à 2025 » souligne le rapport.