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"Nous sommes loin d'une guerre civile en Iraq", affirme Ashraf Qazi

"Nous sommes loin d'une guerre civile en Iraq", affirme Ashraf Qazi

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« Nous sommes loin d'une guerre civile » en Iraq même si « la situation est très inquiétante » depuis l'attentat de la mosquée de Samarra et même si « la violence entre les communautés est devenue une menace pour la sécurité » du pays, a estimé aujourd'hui le Représentant du Secrétaire général.

« Nous sommes loin d'une guerre civile » en Iraq et « nous ne sommes même pas à l'aube d'une guerre civile », a insisté Ashraf Qazi, Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Iraq, lors d'une conférence de presse donnée aujourd'hui au siège de l'ONU à New York, après avoir dressé hier au Conseil de sécurité un bilan de la situation dans la pays

« Mais la situation est inquiétante, la violence entre les communautés est devenue une menace pour la sécurité de l'Iraq aussi grande que les attaques des insurgés » contre le gouvernement et la force multinationale, a déclaré Ashraf Qazi.

image• Retransmission de la conférence de presse [22mins]

« La situation est très inquiétante, plus particulièrement après l'attentat de Samara », a estimé le Représentant du Secrétaire général.

L'attentat à la bombe, perpétré le 22 février dernier, contre le mausolée de Samarra, l'un des quatre lieux saints les plus vénérés par les musulmans chiites en Iraq, au nord de Bagdad, avait suscité immédiatement une très vive émotion dans cette communauté. En guise de représailles, une trentaine de mosquées sunnites avaient été attaquées plus tard dans la journée (dépêche du 22.03.06 sur la déclaration de Kofi Anna et notre dépêche sur la déclaration du Conseil de sécurité).

Ashraf Qazi avait condamné cet attentat « odieux » visant à ébranler « toute perspective de paix et de stabilité en Iraq » (dépêche du 22.03.06).

« Nous avons très certainement un conflit sectaire brutal d'envergure limitée qui s'est intensifié depuis l'attentat de Samara et les explosions dans le quartier de Sadr city à Bagdad et les attaques en représailles, mais je n'irai pas jusqu'à dire qu'il y a une guerre civile », a répété Ashraf Qazi aux journalistes.

Le 12 mars dernier, six véhicules piégés ont explosé sur quatre marchés populaires du quartier chiite de Sadr City faisant près de 70 morts et plus de 300 blessés. En représailles, 81 lieux de culte sunnites ont été attaqués à Bagdad et 8 détruits le même jour.

« La situation sécuritaire se détériore ce qui est un problème car cela affecte la qualité de la discussion politique entre les parties et complique le processus en cours pour la formation d'un gouvernement », a souligné le Représentant spécial.

« Mais il existe véritablement une force de sécurité, la force multinationale, qui empêche l'escalade et la guerre civile », a-t-il rappelé.

« La situation est pour l'instant sous contrôle. Mais les causes (de la violence) doivent être traitées pour que la situation se stabilise » et qu'« elle ne devienne pas plus fragile », a-t-il affirmé.

Présentant hier au Conseil de sécurité un bilan des activités de la Mission d'assistance des Nations Unies pour l'Iraq (MANUI), Ashraf Qazi a rappelé que le rôle de l'ONU dans le domaine de la reconstruction, de l'assistance humanitaire et de la défense des droits de l'homme restait entravée par la sécurité et les moyens limités dans le domaine du transport aérien (dépêche du 15.03.06)