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L'examen du projet de conseil des droits de l'homme reporté à la semaine prochaine

L'examen du projet de conseil des droits de l'homme reporté à la semaine prochaine

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Citant « le souhait collectif d'obtenir le soutien le plus ferme possible au nouveau conseil des droits de l'homme », le président de l'Assemblée générale a indiqué aujourd'hui qu'il reportait au début de la semaine prochaine l'examen du projet par les Etats membres, qui a fait l'objet d'une critique publique de la part des Etats-Unis.

« C'est le dernier jour avant que la Commission des droits de l'homme ne commence ses travaux lundi. J'avais prévu de convoquer aujourd'hui une séance pour adopter le projet de texte. J'ai reporté la séance jusqu'au début de la semaine afin d'accroître les chances d'obtenir le soutien le plus large à mon projet de texte», a déclaré aujourd'hui Jan Eliasson, président de l'Assemblée générale lors d'une rencontre avec la presse à New York.

« Je tiens au consensus, surtout dans le domaine des droits de l'homme », a affirmé le président, réitérant le contenu d'une lettre officielle transmise hier soir aux Etats membres.

« Nous espérons vraiment que le texte sera adopté sans vote », a-t-il souligné, en référence aux déclarations faites par l'ambassadeur des Etats-Unis, John Bolton, selon lesquelles son pays voterait « non » si le texte était présenté.

« Il est important que soit respectée la tradition qu'un texte proposé par le président ne soit pas soumis au vote. Sans quoi le risque est grand que des amendements soient proposés qui rendent le texte méconnaissable », a-t-il ajouté, rappelant que les Etats membres pouvaient présenter des réserves sur leur position avant comme après l'adoption du texte, sans provoquer un vote.

« Tous les jours je reçois des lettres de soutien au texte de la part de différents groupes de pays. Tous les experts des droits de l'homme, Amnesty International, Human Rights Watch, sont tous très impatients que ce texte soit adopté », a fait observer Jan Eliasson.

Le texte a aussi reçu le soutien de la Haut Commissaire aux droits de l'homme, Louise Arbour, et de plusieurs prix Nobel.

« Il faut rappeler que de nombreux pays sont d'accord avec les réserves des Etats-Unis, notamment sur le fait qu'un pays qui fait l'objet de sanctions du Conseil de sécurité ne puisse pas être élu au conseil des droits de l'homme », a fait remarquer le président.

« Mais l'Union européenne et d'autres pays ont fait savoir qu'ils ne voteraient en aucun cas contre un tel pays, ce qui ferait déjà 30 ou 40 voix en moins à la majorité nécessaire pour son élection », a-t-il affirmé.

En réponse à une question, le président de l'Assemblée générale a indiqué que d'autres pays avaient fait connaître leurs critiques en privé, dont Cuba, et qu'ils avaient fait savoir que s'il y avait un vote, ils présenteraient des amendements. « Mais ils sont prêts à voter pour ce texte en l'état », a-t-il ajouté.

« Ce texte représente les meilleurs efforts possibles. Il établit un mécanisme avec lequel on peut travailler. N'oublions pas non plus que le texte prévoit une révision dans les cinq ans, ce qui pourrait être fait avant cinq ans », a expliqué Jan Eliasson.

« Changer le texte, c'est ouvrir la boîte de pandore », a-t-il insisté.

Le président a indiqué qu'il est vraisemblable que ce soit le dernier report, même si techniquement il n'aurait pas pu présenter de résolution aujourd'hui dans la mesure où la Cinquième Commission, responsable du budget, n'avait pas encore achevé son évaluation des coûts relatifs à la création du futur conseil des droits de l'homme.

« Nous travaillons sans relâche à cette question depuis le 5 février. Il est temps de conclure et de profiter de cette chance unique. Il faudra après passer au reste de notre programme, notamment dans le domaine du développement », a-t-il conclu.

La Commission des droits de l'homme qui doit officiellement ouvrir sa session 2006 à Genève lundi débat à l'heure actuelle d'une possible suspension de ses travaux.