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Une personne sur cinq n'a pas accès à l'eau potable, dénonce le Rapport des Nations Unies sur l'eau

Une personne sur cinq n'a pas accès à l'eau potable, dénonce le Rapport des Nations Unies sur l'eau

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Dévoilé aujourd'hui à la presse, le Rapport mondial des Nations Unies sur l'eau annonce qu'un habitant de la planète sur cinq n'a toujours pas accès à l'eau potable, soit 1,1 milliards de personnes dans le monde, alors que les ressources en eau douce sont loin de manquer.

« Bien qu'elles soient réparties de manière inégale, les ressources en eau douce sont loin de manquer à l'échelle de notre planète. Pourtant, du fait de la mauvaise gestion, de moyens limités et des changements environnementaux, quasiment un habitant de la planète sur cinq n'a toujours pas accès à l'eau potable et 40% de la population mondiale ne disposent pas d'un service d'assainissement de base », indique le deuxième Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau.

Publié tous les trois ans, le Rapport mondial des Nations Unies, fruit du travail de 24 agences, présente l'évaluation des ressources en eau douce de la planète la plus complète, rappelle un communiqué de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) publié aujourd'hui.

Intitulé « L'eau, une responsabilité partagée » le Rapport met cette année l'accent sur l'importance des modalités de gouvernance dans la gestion des ressources mondiales en eau et dans la lutte contre la pauvreté.

Il sera lancé officiellement à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, le 22 mars prochain, dans le cadre du 4e Forum mondial de l'eau qui débutera à Mexico le 16 mars.

D'après le rapport, les systèmes de gouvernance « déterminent qui peut avoir quelle eau, quand et comment, et décident qui a droit à l'eau et aux services connexes ».

« Ces systèmes ne reposent pas uniquement sur les gouvernements, mais aussi sur les autorités locales, le secteur privé et la société civile. Ils régissent en outre un large éventail de questions étroitement liées à celle de l'eau, comme la santé et la sécurité alimentaire, le développement économique, l'utilisation des sols et la préservation des écosystèmes dont dépendent nos ressources en eau », souligne le rapport.

Le rapport note que « si à l'échelle de la planète, les ressources en eau douce sont importantes », « 1,1 milliards de personnes n'ont toujours pas accès à des ressources suffisantes en eau potable » et « quelque 2,6 milliards de personnes n'ont pas accès à un service d'assainissement de base ».

« Ces personnes font partie des plus pauvres au monde et plus de la moitié d'entre elles vivent en Chine ou en Inde », précise le communiqué.

« Si l'on continue de progresser à ce rythme, des régions telles que l'Afrique sub-saharienne n'atteindront pas l'objectif du Millénaire pour le développement (OMD) qui vise à réduire de moitié, d'ici à 2015, le pourcentage de la population n'ayant pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable. L'autre objectif visant à réduire de moitié le pourcentage de la population qui n'a pas accès à un service d'assainissement de base ne sera pas atteint à l'échelle mondiale si les tendances actuelles se confirment », fait remarquer l'UNESCO.

Selon le rapport, la situation actuelle s'explique principalement par « les mauvaises pratiques de gestion, la corruption, l'absence d'institutions appropriées, l'inertie bureaucratique et la faiblesse des investissements dans les domaines des ressources humaines et des infrastructures physiques ».

« Une eau de mauvaise qualité joue un rôle clé dans l'établissement de mauvaises conditions de vie et dans les grands problèmes de santé du monde. Les maladies diarrhéiques et le paludisme ont tué quelque 3,1 millions de personnes dans le monde en 2002. 90% de ces victimes étaient des enfants de moins de cinq ans. On estime que quelque 1,6 millions de vies pourraient être sauvées chaque année si l'on améliorait les conditions d'accès à l'eau potable, les services d'assainissement et l'hygiène », indique le communiqué.

« La qualité de l'eau est de moins en moins bonne dans la plupart des régions. Les chiffres montrent que le nombre d'espèces d'eau douce est en recul et que les écosystèmes d'eau douce se détériorent rapidement, souvent plus vite que les écosystèmes terrestres et marins. Le rapport souligne que le cycle hydrologique, nécessaire à la vie, ne peut se dérouler que dans un environnement sain », affirme l'UNESCO.

« Les catastrophes naturelles sont de plus en plus nombreuses et 90 % d'entre elles sont liées à l'eau. Elles sont la conséquence d'une mauvaise utilisation des sols. La sécheresse dramatique qui progresse en Afrique de l'Est où l'on a procédé à des abattages d'arbres à très grande échelle afin de produire du charbon de bois et du bois de chauffage en est un exemple tragique », relève le rapport.

Le rapport cite également le cas du lac Tchad, en Afrique, qui a perdu près de 90 % de sa superficie depuis les années 1960, principalement à cause du surpâturage, de la déforestation et de grands projets d'irrigation non durables.

« Deux personnes sur cinq vivent aujourd'hui dans des zones susceptibles d'être inondées, notamment du fait de l'augmentation du niveau de la mer. Les pays les plus exposés sont le Bangladesh, la Chine, les États-Unis, l'Inde, le Pakistan, les Pays-Bas, les Philippines et les petits États insulaires en développement », affirme le communiqué.

Le rapport insiste sur le fait que les changements climatiques ne feront qu'aggraver cette situation.

« La consommation en eau s'est multipliée par six au cours du XXe siècle, alors que la population mondiale ne s'est multipliée que par trois. Notre capacité à satisfaire une demande planétaire toujours croissante, indique le rapport, dépendra d'une bonne gouvernance et d'une bonne gestion des ressources disponibles ».