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Côte d'Ivoire : l'envoyé de l'ONU pour les élections appelle à rendre opérationnelle la Commission électorale

Côte d'Ivoire : l'envoyé de l'ONU pour les élections appelle à rendre opérationnelle la Commission électorale

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A la veille d'une réunion du Groupe de travail international (GTI) pour la Côte d'Ivoire sur les préparatifs des prochaines élections dans le pays, un représentant du Secrétaire général a appelé hier les autorités ivoiriennes à rendre opérationnelle la Commission électorale indépendante, à défaut de quoi il « prendra les initiatives nécessaires pour faire avancer le processus ».

Dans une déclaration publiée à Abidjan, Antonio Monteiro, Haut Représentant du Secrétaire général pour les élections en Côte d'Ivoire, a constaté hier « l'impossibilité d'obtenir un accord pour rendre opérationnelle la Commission électorale indépendante (CEI) », à la veille de la réunion du GTI, chargé de superviser le plan de paix en Côte d'Ivoire, qui se tient aujourd'hui dans la capitale ivoirienne.

Citant « des différences d'interprétation […] entre les dispositions de l'Accord de Pretoria (droit international) et le décret présidentiel qui l'a transposé sur le plan juridique interne (décision présidentielle du 15 juillet 2005 modifiée le 29 août 2005) », le Haut représentant a noté « l'existence d'un problème politique qui empêche la CEI, seul organe responsable pour l'organisation du processus électoral, de devenir opérationnelle ».

« La persistance du problème de la mise en place du Bureau de la Commission centrale de la CEI met sérieusement en danger la capacité du gouvernement ivoirien à exécuter la feuille de route déjà arrêtée en vue de tenir des élections libres, régulières, ouvertes et transparentes, dans les délais prévus » par la résolution 1633 du Conseil de sécurité, c'est-à-dire « dès que possible et au plus tard le 31 octobre 2006, précise la déclaration.

« Tout en réitérant sa disponibilité à présenter des propositions destinées à faciliter le dialogue, le Haut Représentant invite le chef de l'Etat, le Premier ministre et les partis politiques à arriver le plutôt possible à une entente politique qui viabilise l'organisation des élections, dossier essentiel dont la responsabilité appartient aux autorités ivoiriennes ».

« Le respect du calendrier électoral établi dans la résolution 1633 et l'envergure des taches à accomplir […] mènent le Haut Représentant à recommander que cet accord politique soit obtenu le plus tôt possible », affirme le message.

« Au cas où un tel accord ne serait pas obtenu, le Haut Représentant se réserve le droit, dans le cadre des responsabilités qui lui sont conférées par le Conseil de sécurité, de prendre les initiatives nécessaires pour faire avancer le processus », conclut la déclaration.

Hédi Annabi, Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, a rendu compte aujourd'hui au Conseil de sécurité des préoccupations exprimées hier par Antonio Monteiro.

Le Sous-Secrétaire général a aussi fait savoir que le redéploiement vers la Côte d'Ivoire d'une compagnie d'infanterie mécanisée de la Mission des Nations Unies au Liberia (MINUL) – 200 casques bleus du Nigeria et 14 véhicules blindés – était terminé (voir notre dépêche du 15 février 2006).

Le Conseil de sécurité avait autorisé ce redéploiement, demandé par le Secrétaire général, le 6 février dernier (voir notre dépêche 6 février 2006 et celle du 3 février 2006).

Hédi Annabi a aussi demandé au Conseil de sécurité qu'il accélère son examen de la requête formulée par Kofi Annan, qui demande qu'un bataillon complet de casques bleus soient transférés du Liberia, ainsi qu'une unité de police, a informé le porte-parole du Secrétaire général.