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Afrique de l'Ouest : le HCR appelle les 160.000 réfugiés libériens à rentrer dans leur pays

Afrique de l'Ouest : le HCR appelle les 160.000 réfugiés libériens à rentrer dans leur pays

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Après les changements positifs survenus au Libéria, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a décidé aujourd'hui de modifier sa politique et de promouvoir désormais le rapatriement volontaire auprès des quelque 160.000 réfugiés libériens qui vivent encore à l'extérieur de leur pays d'origine.

« Jusqu'à présent, l'UNHCR avait 'facilité' les retours volontaires sans en faire activement la promotion », a fait observer Ron Redmond, porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), dans une conférence de presse donnée aujourd'hui au Palais des Nations à Genève.

« La décision de passer de 'l'aide' au rapatriement volontaire à sa 'promotion' auprès des quelque 160.000 réfugiés libériens qui vivent encore dans cinq grands pays d'asile - Côte d'Ivoire, Ghana, Guinée, Nigeria et Sierra Leone - a été prise par le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres », a informé Ron Redmond.

« L'élection de la présidente Ellen Johnson-Sirleaf en novembre dernier a constitué une étape importante du processus de démocratisation et de stabilisation qui a débuté au Libéria il y deux ans. La nouvelle présidente a appelé les réfugiés libériens à rentrer au pays, en expliquant qu'elle considérait leur retour et leur réintégration comme une priorité de son gouvernement. Nous l'approuvons », a fait savoir le porte-parole.

« Dans la pratique, le terme de 'promotion' signifie que le HCR ne va pas seulement aider à transporter les réfugiés désireux de rentrer chez eux, mais que l'agence va aussi préconiser ce retour. Des nouvelles campagnes d'information seront menées afin d'informer les réfugiés des conditions qui prévalent actuellement dans leur pays d'origine. Les réfugiés auront également la possibilité de visiter le Libéria afin qu'ils évaluent par eux-mêmes la situation sur place », a-t-il expliqué.

« A leur arrivée au Libéria, les réfugiés reçoivent des colis d'aide comprenant des articles domestiques, une autorisation de voyager à l'intérieur du pays, un accès gratuit à la formation et aux soins de santé dans les zones de retour ainsi qu'un libre accès aux infrastructures et équipements collectifs construits ou rénovés grâce au soutien financier du HCR », a-t-il précisé.

Le HCR espère aider quelque 100.000 réfugiés libériens installés en Afrique de l'Ouest à rentrer et à se réintégrer dans leur pays d'origine cette année.

Au total, plus de la moitié des quelque 340.000 réfugiés enregistrés dans des pays d'asile, à la fin 2003, sont maintenant de retour au pays. Le retour des réfugiés se poursuit, à un rythme d'environ 250 personnes par jour, précise l'agence des Nations Unies.

Des quelque 200.000 réfugiés libériens déjà rentrés chez eux depuis la fuite de l'ancien dirigeant Charles Taylor, en août 2003, 50.000 ont bénéficié du programme de rapatriement volontaire du HCR qui a débuté en octobre 2004, indique le HCR.

Plus de 850.000 Libériens avaient été déplacés lors des troubles et des violences qui ont déchiré le pays pendant plus de 14 ans. Quelque 500.000 d'entre eux avaient été déplacés à l'intérieur du Libéria, le reste s'étant dispersé dans toute l'Afrique de l'Ouest.

Le 16 janvier dernier, jour de son investiture à la présidence du Libéria, Ellen Johnson-Sirleaf avait lancé un appel de réfugiés libériens, leur demandant de rentrer chez eux et de prendre part à l'effort national de reconstruction (voir notre dépêche du 17 janvier 2006).

Le 23 novembre 2005, Ellen Johnson Sirleaf était désignée vainqueur du scrutin présidentiel, marquant la fin d'une période de transition de deux ans et de 14 ans de guerre civile (voir notre dépêche du 23 nombre 2005 et notre dépêche du 10 octobre 2005).

Un Accord de paix global avait été signé en août 2003. Une rébellion dans le nord du pays ainsi que la pression internationale avaient conduit le président Charles Taylor à démissionner en août 2003, puis à partir en exil au Nigeria.